Chou de Bruxelles : culture, semis, entretien, récolte

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Ayant parfois mauvaise réputation, en raison des souvenirs de cantine, le chou de Bruxelles a pourtant de belles qualités gustatives. Du semis à la récolte, découvrez comment réussir sa culture !

Avec sa texture tendre et son fondant, le chou de Bruxelles est un délice…
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Le chou de Bruxelles développe une tige d’environ 1 m, surmontée par une rosette de feuilles charnues. Ce sont les petits bourgeons en feuilles que l’on consomme ! Ils se situent à l’aisselle de chaque feuille, formant des petites pommes tout le long de la tige. Chaque pied renferme entre 20 et 80 petits choux, selon la variété. Comme son nom l’indique, le chou de Bruxelles a une histoire en lien avec la capitale belge. Il a été hybridé par les maraîchers en périphérie de la ville, lorsqu’il fallut trouver un moyen de rentabiliser les terres, parallèlement à une augmentation considérable de la population urbaine au XVIIe siècle. Très rentable grâce à sa croissance érigée, ce chou avait l’avantage de ne prendre que peu de place au sol.

Cultivars de Brassica oleracea var. gemmifera

Le chou de Bruxelles appartient à la famille des brassicacées, qui rassemble les nombreuses espèces de chou, mais aussi les navets, le colza, la moutarde, le cresson, etc. On distingue les différents cultivars en fonction de la période de récolte.

Variétés automnales

  • ‘Rubine’ : variété violette que l’on sème entre mars et mai et que l’on récolte de septembre à novembre.
  • ‘Davlin’ F1 : cultivar robuste vert avec des pommes lisses. Semis en avril, récolte dès août-septembre.

Variétés hivernales

  • ‘De Rosny’ : petite variété qui ne dépasse pas 70 cm de haut, rustique et productive. Semis entre mars et juin pour une récolte d’octobre à février.
  • ‘De Groningue’ : cultivar rustique qui supporte un sol lourd. Semis entre mars et avril pour des récoltes d’octobre à décembre.
  • ‘Sanda’ : variété tardive, très résistante au froid ; semis de mi-mars à juin, pour une récolte d’octobre à mi-mars.

Semis du chou de Bruxelles

Où semer ?

Le chou de Bruxelles apprécie un sol frais, mais drainé et une exposition ensoleillée. Contrairement aux autres choux, il n’aime pas une terre trop riche en azote ; il n’est donc pas nécessaire d’amender votre terrain en compost ou fumier. En revanche, vous pouvez faire des apports en potasse avec de la consoude ou de la cendre de bois.

Quand et comment semer ?

La date du semis dépend de la variété que vous aurez choisie ; elle va s’étendre de mars à juin. On sème en pépinière (parcelle de terrain qui accueille les jeunes pousses).

  1. Préparez votre pépinière en retirant les cailloux, les adventices et en passant un coup de râteau.
  2. Creusez des sillons de 2 cm de profondeur.
  3. Semez vos graines dans le sillon en les espaçant de 6 cm.
  4. Recouvrez d’une fine couche de terre.
  5. Arrosez en pluie fine et maintenez humide jusqu’à la levée.
  6. Lorsque vos plantules ont 4-5 feuilles, éclaircissez en ne gardant qu’un plant sur deux (le plus vigoureux) et repiquez à leur emplacement définitif. Éliminez ceux ne présentant pas de bourgeon.
  7. À ce moment-là, juste avant de repiquer, pralinez les racines (trempez les racines dans du pralin, un mélange de terre, bouse fraîche ou compost et eau).
  8. Repiquez dans votre potager, en laissant 50-60 cm entre chaque plant.

Associations de culture

Les choux ne s’entendent pas entre eux, il est important de ne pas semer différentes espèces de choux côte à côte. Évitez la proximité des chicorées frisées et du radis noir. En revanche, l’ail, la ciboulette, l’échalote et l’oignon sont de bons compagnons pour le chou puisqu’ils le protègent de la teigne des crucifères. Toutefois, ces associations favorisent parfois la piéride. Il convient de faire des tests afin d’évaluer la meilleure option en fonction des ravageurs qui sévissent dans votre environnement. La plupart des choux épuisent les sols, il ne faut pas les replanter au même endroit durant quatre ans.

Entretien

Arrosage et soins

Le chou de Bruxelles appréciant un sol frais, n’hésitez pas à installer un paillage épais dès la fin du printemps. On évite de planter ce chou à des emplacement ventés. Si toutefois quelques bourrasques menacent la survie de vos plants, il convient de tuteurer. Pensez à arroser régulièrement afin que le sol reste frais.

Taille et pinçage

Il y a deux écoles : ceux qui pincent la tête et les autres ! En effet, les dernières variétés obtenues ne nécessitent plus le pinçage de la tête, composé de feuilles, pour un bon développement des pommes. Toutefois, c’est une pratique encore répandue qui selon certains, boosterait le développement des pommes ; elle permet surtout d’avoir une récolte groupée, si on le souhaite. Le pinçage s’effectue alors entre 6 semaines et 8 semaines avant la récolte.

 

 

Maladies et nuisibles

Les choux ne sont pas épargnés par les ravageurs et les maladies ! Si le chou de Bruxelles est une variété robuste, il peut toutefois être touché par le puceron cendré, les altises, la mouche du chou, la piéride, les limaces, la hernie ou encore le mildiou. La liste est longue mais vous pouvez déjà limiter l’apparition des parasites avec la mise en place d’un filet à insectes au moment du repiquage. Si le sol doit rester frais, pensez à ne pas mouiller le feuillage lors de l’arrosage. Respectez bien les distances entre les plants afin d’éviter de créer des zones humides propices au développement des maladies cryptogamiques.

Récolte et conservation

La récolte a lieu environ six mois après le semis ; les pommes mesurent alors environ 3 cm de diamètre. On cueille d’abord les pommes en bas de la tige, puis on remonte progressivement. Le mieux est de les consommer juste après la récolte, mais vous pouvez les conserver une bonne semaine au réfrigérateur. N’hésitez pas à les congeler une fois blanchies. Étalez-les d’abord sur une plaque puis mettez-les dans un sachet ; cela évitera qu’elles s’agglomèrent toutes entre elles.

 

Audrey Chéritel

 

 

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