Avec la pourriture grise et la sclérotiniose, Bremia lactucæ, le mildiou de la laitue, s'attaque aux salades, sous abri mais aussi en plein air lorsque les conditions climatiques sont favorables au développement du champignon.
Les signes caractéristiques de la maladie sont, sur la face inférieure des feuilles, des taches d'un feutrage blanc farineux (à l'origine du nom de "meunier" parfois donné à la maladie, dessin ci-contre). Ces filaments blancs ramifiés libèrent des conidies, cellules propagées par le vent et la pluie, qui assurent la dissémination du champignon. Sur la face supérieure des feuilles apparaissent des taches vert clair puis jaunâtres qui brunissent en se nécrosant au centre (dessin du haut). Chez les variétés sensibles, les attaques peuvent couvrir progressivement toute la surface des feuilles extérieures de la pomme et causer de gros dégâts.
Hygrométries élevées, températures fraîches (optimum de 5 à 10 °C la nuit et de 13 à 20 °C le jour), arrosage par aspersion, excès de fertilisation azotée et plantations trop denses : autant de conditions qui favorisent le développement de la maladie.
Elles sont surtout à craindre au printemps et en automne dans le Midi de la France et lors d'étés pluvieux dans les autres régions. Elles sont encore plus favorables sous abris froids ou peu chauffés (tunnels, serres). Les laitues ayant subi un stress (gel, manque ou excès d'eau, trop faible luminosité) y sont plus sensibles. En hiver, le champignon se conserve dans les déchets de culture enfouis dans le sol. Bremia lactucae attaque un grand nombre d'Astéracées, notamment l'artichaut, mais pas les chicorées.
Depuis des années, les sélectionneurs s'évertuent à créer de nouvelles variétés résistantes à Bremia lactucæ. Mais le champignon a de grandes capacités de recombinaison génétique et il finit toujours par contourner ces résistances en développant de nouvelles races. Depuis les années 50, les sélectionneurs recherchent des gènes de résistance dans les anciennes variétés ou de laitues sauvages. Certaines semences bio pour amateurs les possèdent : ces variétés résistantes peuvent être intéressantes mais la prévention reste la meilleure stratégie.
En prévention :
En ce qui concerne la lutte proprement dite, le Grab (Groupe de recherche en agriculture biologique) a effectué, en 2009, des essais sur une variété résistante de type feuille de chêne en culture sous tunnel. Plusieurs préparations ont été testées : un produit à base de silice, un stimulateur de défenses naturelles à base d'extraits de pectines et de chitine, un extrait d'agrumes, une infusion d'armoise et du Cuivrol (qui n'est pas homologué comme anti-mildiou mais comme engrais foliaire). La pression du mildiou a été très forte avec une contamination dès la plantation. Seul le Cuivrol a apporté une légère protection, mais au prix d'un apport de cuivre métal qui se stocke dans le sol. L'anti-mildiou efficace et sans cuivre reste encore à trouver.
Les 4 Saisons du jardin bio, édité par Terre vivante, est le magazine leader en jardinage bio depuis plus de trente ans. Il s'appuie sur l'expertise de journalistes et de praticiens du jardinage, de l'alimentation et de l'habitat écologique, et sur des échanges constants avec ses lecteurs. Ceux-ci participent notamment à des essais et expérimentations, menés en parallèle au Centre Terre vivante.
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