Pour une agriculture plus juste et durable : participez à la campagne “BASTA, les profiteurs de la PAC”

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Face à une politique agricole européenne qui n’a ni répondu aux « besoins des petites et moyennes fermes ni aux attentes des consommateur·rices », la plateforme "Pour une autre PAC" appelle à une refonte profonde du système. Via sa campagne "BASTA, les profiteurs de la PAC", elle invite les citoyen·nes à interpeller le ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation, Julien Denormandie, a engager une transition du modèle agro-industriel vers un modèle plus juste et plus durable.
Pour une autre PAC

Affiche “Pour une autre PAC”.
| Pour une autre PAC

La politique agricole commune (PAC) pourrait permettre la transformation du modèle agricole actuel en un « système agroécologique où les paysans retrouveraient une place centrale au sein de la filière, système éthique, à l’écoute des demandes citoyennes, respectueux de la santé humaine et du bien-être animal, résilient face au changement climatique et source de richesses pour les territoires ».

Pourtant, cette politique européenne, pleine d’aberrations et de complexité, ne ferait selon la plateforme “Pour une autre PAC” que perpétuer un système agro-industriel au profit des géants de l’agro-alimentaire. Face à ce constat, la plateforme inter-organisations a lancé sa campagne de sensibilisation “BASTA, les profiteurs de la PAC” – en référence aux cinq grandes entreprises que sont Bigard, Avril, Savéol, Tereos et Agrial ; soit BASTA.

Pour une agriculture plus juste et durable : participez à la campagne « BASTA, les profiteurs de la PAC »

Plateforme “Pour une autre PAC”

« ImPACtons » la PAC

Prévue dès 1957 et créée en 1962 pour relancer la production alimentaire après la Seconde Guerre mondiale, la politique agricole commune reste une des plus importantes dépenses de l’Union européenne : la France à elle seule bénéficie d’un budget annuel de 9 milliards d’euros. Organisée selon un cadre financier pluriannuel sur sept ans, l’adoption de la PAC pour la période 2021-2027 a pris du retard, les négociations étant toujours en cours.

Pour autant, chose nouvelle pour cette période, la Commission européenne a permis aux Etats d’adapter la politique européenne à leurs besoins nationaux via des plans stratégiques nationaux (PSN). Suivant les dix objectifs spécifiques et transversaux de la PAC, les Etats membres ont néanmoins la possibilité de proposer leurs propres modalités de mise en œuvre. Dans le cadre de l’élaboration du PSN français, le Gouvernement a invité les citoyen·nes à exprimer leurs attentes à travers le débat “ImPACtons”.

Publié en janvier 2021, le rapport synthétisant le débat met en lumière plusieurs sujets de convergence malgré les points de vue très différents des participant·es, dont notamment le besoin de « favoriser l’approche locale et territoriale », de « répondre avec urgence au défi de la relève agricole », ou encore « de définir le statut d’agriculteur pour mieux organiser le système des subventions ». Dans cette même lignée, la plateforme associative “Pour une autre PAC” entend « porter la voix des citoyens et des paysans qui ne veulent plus d’une agriculture qui paupérise les paysans, pollue, vide les campagnes, mise sur l’export, met en danger la santé publique, ferme les yeux sur les conditions d’élevage des animaux ou sur les maux qu’elle entraîne à d’autres endroits de la planète ».

Prendre en compte l’avis des citoyen·nes

La campagne “BASTA, les profiteurs de la PAC” propose ainsi d’interpeller, par courrier ou sur les réseaux sociaux, le ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation, Julien Denormandie, dont le ministère pilote la préparation du PSN. Écouter et prendre en compte les attentes des premiers concernés : la paysannerie française et la société civile en tant que consommatrice.

Si la plateforme “Pour une autre PAC” dénonce via cette campagne les agissements de Bigard, Avril, Savéol, Tereos et Agrial, elle vise plus largement à dénoncer le système agro-industriel que ces entreprises représentent, système « qui profite des incohérences et des injustices que la PAC contribue à créer et renforcer ». La PAC telle qu’elle est aujourd’hui favoriserait et subventionnerait en effet une agriculture « toujours plus industrielle », avec des « grandes parcelles et grands cheptels », avec une « capacité à produire en quantité et à exporter », et fondée sur la « concentration, l’optimisation et la surproduction », selon l’association. La Cour des comptes avait d’ailleurs publié en 2019 un référé qui relevait que « les modalités de répartition des aides directes avantagent les grandes exploitations et celles dont les activités sont les plus rentables ».

La plateforme “Pour une autre PAC” – soutenue notamment par la Confédération paysanne, la LPO, le WWF ou encore le réseau CIVAM -, invite par conséquent à une réelle refonte de la PAC, pour un « nouveau PAACte » : un pacte fondé sur une nouvelle politique agricole et alimentaire commune entre les paysan·nes et la société, promouvant des pratiques vertueuses environnementales, sociales et économiques.

Si vous souhaitez agir, vous pourrez trouver les différents supports utilisables pour interpeller le ministre en suivant ce lien.

 

Madeleine Goujon

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