Quoi semer ou planter en fin d’été ?

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Les légumes d’hiver ne sont prêts à être récoltés qu’en fin d’automne ou au tout début de l’hiver. Pour certains d’entre eux, il existe des variétés de printemps-été que vous aurez pu semer précocement pour pouvoir les consommer en été. Mais pour ce qui concerne les légumes strictement d’été, si vous les avez semés et plantés uniquement une seule fois au printemps, vous risquez de ne plus en avoir à partir d’août-septembre. Vous pourriez ainsi connaître une période creuse en septembre-octobre : presque plus de légumes d’été, et pas encore de légumes d’hiver. C’est dommage ! Quelques solutions...

J.-J. Raynal |

Ces explications sont issues du livre Je prépare mon potager d’hiver de Blaise Leclerc.

Les légumes d’hiver à semer ou à planter en fin d’été-début d’automne

Épinard, navet, radis d’hiver, roquette : ils peuvent être semés en fin d’été car ils poussent assez rapidement. Ils doivent cependant atteindre une taille suffisante avant l’arrivée de l’hiver car leur croissance est extrêmement ralentie par temps froid (ils résistent au froid, mais grossissent très peu après le mois de novembre). La ciboulette et le persil continuent leur croissance même quand les températures sont fraîches, mais ils mettent longtemps à lever, il est donc nécessaire de les semer eux aussi avant la fin de l’été. C’est la mâche qui peut être semée en dernier, jusqu’à fin octobre dans les climats les plus cléments, car elle lève rapidement et s’accommode bien du froid.

Avant la fin de l’été, il faut avoir planté les chicorées et les choux, sinon ils risquent aussi de ne pas atteindre une taille suffisante à l’entrée de l’hiver.

  • Fin août : dernière limite pour semer la ciboulette, le navet, le radis d’hiver, pour planter les choux (climats doux).
  • Fin septembre : dernière limite pour semer la roquette, l’épinard, le persil, pour planter les chicorées.
  • Fin octobre : dernière limite pour semer la mâche.

Prolonger les cultures d’été et d’automne

Les légumes d’hiver ne sont prêts à être récoltés qu’en fin d’automne ou au tout début de l’hiver. Pour certains d’entre eux comme la carotte, les choux, le navet, le poireau, il existe des variétés de printemps-été que vous aurez pu semer précocement pour pouvoir les consommer en été. Mais pour ce qui concerne les légumes strictement d’été, si vous les avez semés et plantés uniquement une seule fois au printemps, vous risquez de ne plus en avoir à partir d’août-septembre, tout particulièrement dans les climats les plus chauds car ils auront produit plus rapidement. Vous pourriez ainsi connaître une période creuse en septembre-octobre : presque plus de légumes d’été, et pas encore de légumes d’hiver. C’est dommage !

Deux astuces pour éviter cette période creuse : semer de nouveau certains légumes dans l’été, surtout en juillet, et jouer sur les variétés.

Les légumes qui peuvent être semés de nouveau en juillet sont par exemple le maïs (après un premier semis en mai), la courgette et le concombre (car ces plantes ne peuvent pas produire 3 mois d’affilée, elles s’épuisent donc avant la fin de l’été), et bien sûr le haricot vert, dont le délai entre le semis et la pleine récolte est de 2-3 mois. En cas d’automne doux (l’été indien), ces semis tardifs vous permettront de bien faire la jonction avec les premières récoltes de l’hiver. Ainsi il m’est arrivé de récolter des haricots verts le 1er décembre – il est vrai en Provence et après un automne particulièrement chaud !

Jouer sur les variétés peut également permettre d’étendre les récoltes en longueur. Par exemple pour la tomate, les variétés de type cerise pourront produire tardivement, car leurs fruits beaucoup plus petits peuvent mûrir avec moins de chaleur, ce qui n’est pas possible avec les grosses tomates, qui n’ont plus le temps de mûrir quand les nuits sont trop fraîches. Là encore, il m’est arrivé de récolter une tomate cerise le 1er décembre !

Ne pas oublier les auxiliaires

Dans la lancée des derniers semis de fin d’été et du début d’automne, vous pourriez être tenté de compléter les derniers travaux de la belle saison par du désherbage et autres nettoyages, d’autant plus qu’il est plaisant de profiter des dernières journées un peu chaudes et ensoleillées avant l’arrivée du froid et de la grisaille… Surtout n’en faites rien !

S’il vous prend l’envie d’un grand nettoyage d’automne, allez voir du côté de la maison ou de la cabane à outils, mais pas du jardin, ou alors vraiment avec parcimonie, en faisant la chasse au chiendent ou à quelques ronces envahissantes, pas plus. Pourquoi ? Tout simplement parce que la plupart des végétaux que l’on coupe à l’automne sont soit des abris, soit des garde-manger pour un grand nombre d’auxiliaires.

 

 

À savoir

Les hautes herbes et les tas de feuilles, les vieux paillages (sous les tomates par exemple), sont des refuges pour de très nombreux auxiliaires, des plus gros comme les crapauds, les lézards ou les orvets, aux plus petits : araignées, carabes, coccinelles, etc.

Les floraisons tardives sont très importantes également pour fournir, avant l’arrivée de l’hiver, un dernier repas copieux aux insectes, puis aux oiseaux lorsque ces fleurs auront produit leurs graines. Ainsi, attendez plutôt la fin de l’hiver pour tailler le lierre, afin de permettre aux abeilles, bourdons et autres butineurs de se régaler de sa floraison automnale. Et même si vos cosmos sont moins jolis qu’en début d’été, laissez-les faire leurs graines, qui en plus se sèmeront d’elles-mêmes au printemps suivant. En revanche, évitez de laisser monter en graines les adventices !

 

Blaise Leclerc