Un potager perpétuel pour un minimum d’entretien

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Ne rêvez pas. Il ne s’agit pas ici de vous donner le conseil introuvable ailleurs : les légumes qui donnent tout le temps sans requérir aucun travail relèvent du mythe ! Mais vous pouvez compléter vos cultures annuelles par des plantes peu connues, qui restent en place plusieurs années au même endroit et qui complèteront efficacement vos récoltes de légumes annuels ! Cerise sur le gâteau, elles recèlent des pépites au niveau gustatif !
Pascal Aspe qui porte à bout de bras deux paniers bien remplis

J.-J. Raynal |

Un potager perpétuel, qu’est-ce que c’est ?

Le potager perpétuel vient en complément d’un potager classique. Les plantes utilisées sont généralement de robustes vivaces, nécessitant peu de soins. On parle également de plantes qui  se multiplient par leurs tubercules ou leurs bulbes. Elles intéresseront le jardinier du dimanche et le jardinier paresseux. Mais aussi, tous les curieux de saveurs inédites qui leur consacreront une petite parcelle à côté des potagères plus classiques. Après tout, qui n’a jamais rêvé d’un potager qui s’entretient (quasi) tout seul ?

Prenons par exemple la famille des alliacées (ail, oignon, poireau…). Celle-ci compte plusieurs variétés étonnantes comme l’oignon et l’ail rocambole, qui forment à l’extrémité de leur tige des bulbilles (petits bulbes). Tombées au sol ou replantées, les bulbilles donnent à leur tour de nouveaux plants. Tandis que l’on récolte le bulbe initial, délicatement parfumé. 

Ces plantes qui restent en place plusieurs années

Le poireau perpétuel se multiplie de la même manière que l’oignon ou l’ail rocambole, à partir des caïeux qui se développent à sa base, et qu’il suffit de planter.

Dans la famille des brassicacées (choux), on connaît depuis longtemps le chou Daubenton, dont on consomme les feuilles à la saveur proche du brocoli.  Beaucoup moins connu et pourtant très intéressant gustativement, l’“arbre-chou” ou “purple tree collard”. Originaire du sud des États-Unis, c’est un chou perpétuel qui résiste à la chaleur aussi bien qu’au froid (- 10° C). Il est gigantesque puisqu’il peut atteindre 3 mètres de haut, mais on le taille pour consommer ses excellentes feuilles vertes tirant vers le violet en hiver. 

Le chénopode Bon-Henri, appelé aussi épinard sauvage, est une vivace que l’on peut planter ou semer. Il ne nécessite ensuite aucun entretien. Il est naturellement fréquent près des lieux habités, notamment en montagne. Ses feuilles, très proches de celles de l’épinard par leur forme, ont les mêmes propriétés : riches en fer et en vitamine A, et se cuisinent de la même manière. Dans la famille des “épinards”, on trouve aussi l’épinard du Caucase, un épinard vivace grimpant rustique, productif dès la fin de l’hiver. Généreux et très costaud, il résiste très bien au froid l’hiver. Cuites, ses feuilles en forme de cœur ont une saveur très proche des épinards. On trouve aussi la tétragone, qui a l’avantage, elle, de ne pas monter à graines aussi rapidement que les épinards en été – une qualité bien utile lorsque l’été est caniculaire ! Et n’oublions pas l’arroche, vivace facile à vivre au jardin. Avant que l’épinard, originaire des montagnes d’Asie centrale, ne s’implante en France au XVIIe siècle, c’était elle que l’on cultivait au jardin avec d’autres légumes-feuilles – raiponce, livèche, patience, pourpier, cresson… 

En climat doux et humide, adoptez le crambé maritime ou chou marin. Il s’agit d’une vivace du littoral atlantique dont on consomme les feuilles comme celles du chou. Ses jeunes pousses, cuites à la vapeur, rappellent les asperges.

Essayez aussi la capucine tubéreuse, dont les feuilles et les fleurs, comme celles de leurs cousines annuelles, relèveront vos salades de leur saveur légèrement piquante. Les boutons floraux et les fruits, macérés dans le vinaigre, donnent d’excellentes câpres. Mais ce sont surtout les tubercules savoureux et épicés de cette vivace qui nous intéressent : ils se préparent comme les pommes de terre.

Autre tubéreuse à connaître, la glycine tubéreuse. Comme notre belle glycine qui embaume nos jardins en avril, c’est une plante grimpante, mais on consomme ses tubercules. Elle est intéressante dans un jardin-forêt : on la fera grimper sur des arbres pour optimiser la place.

 

 

D’autres plantes à tubercules méritent aussi une petite place dans votre potager perpétuel. Sans être vivaces, elles réapparaissent l’année suivante car on oublie toujours quelques uns de ces tubercules lors de la récolte. C’est les cas des délicieux crosnes du Japon, encore cultivés dans certaines régions. Nous pouvons également citer le fameux souchet comestible, au goût de noix de coco, ou même les topinambours, délicieux mais un peu envahissants à installer à l’extrémité de votre terrain.

Enfin, agrémentez votre coin de potager perpétuel de plantes aromatiques. Beaucoup sont des vivaces et ne demandent guère plus d’entretien que ces étonnants légumes.

 

Antoine Bosse-Platière et Marie Arnould

 


La pépinière le Jardin-Forêt du Chambon vous propose notamment des légumes perpétuels cultivés en jardin-forêt.