Culture du topinambour : une plante potagère oubliée

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Le topinambour fait partie des légumes de disette consommés pendant la guerre. Boudé pendant des années, il revient sur le devant de la scène grâce à sa saveur raffinée semblable à celle de l’artichaut. Découvrez comment cultiver ce légume-racine !
Tubercules de topinambour

Origine et description

C’est d’une tribu aztèque (Toüoupinambaoults) qu’est issu le nom alambiqué du topinambour. Il est arrivé en France en 1607 grâce à l’explorateur Marc Lescarbot. Tout de suite adopté, le topinambour a ensuite été laissé de côté au profit de la pomme de terre. Beaucoup consommé en temps de guerre, il a laissé un mauvais souvenir dans la tête des Français. Depuis quelques années, il revient à la mode, comme bon nombre de légumes anciens. Il est cultivé pour ses tubercules un peu biscornus rouges ou beiges, à la chair tendre. D’apparence, ils ressemblent à des sortes de gros gingembres. La plante forme des tiges dressées qui culminent jusqu’à 3 m de haut. Elle est dotée de feuilles vertes poilues et rugueuses, de forme ovale à bout pointu. Au bout des tiges apparaissent des fleurs jaunes ressemblant à celles du tournesol.

Fleurs de topinambour
Fleurs de topinambour
| Pixabay

 

Variétés d’Helianthus tuberosus

Le topinambour fait partie de la famille des astéracées, au même titre que les achillées ou l’œillet d’Inde. Voici une sélection de variétés de topinambour à planter au potager bio.

  • ‘Fuseau’ : variété traditionnelle produisant des tubercules beige clair allongés et lisses. Saveur fine et sucrée pour ce cultivar à la bonne production.
  • ‘Fuseau rose’ : variété à la chair jaune.
  • ‘Violet de Rennes’ : ancienne variété française offrant des tubercules de taille moyenne à la peau violacée et la chair blanc-crème. Assez lisses et en forme de poire, les tubercules ont une bonne qualité gustative.
  • ‘Patate’ : gros tubercules faciles à éplucher à la peau rougeâtre et à la chair blanc-crème reconnue pour sa finesse.
  • ‘Sakhalinski’ : tubercules allongés rouges à la chair blanche. Variété rustique et productive d’une bonne qualité gustative.

 

Planter le topinambour

Où et quand planter ?

Le topinambour est rustique et robuste, il fait fi du froid et de la sécheresse. En revanche, il convient de lui choisir un emplacement abrité du vent. Il peut être cultivé à la mi-ombre, mais il est préférable de le placer au soleil. Le topinambour pousse un peu partout, même si un sol drainé et riche lui sera particulièrement favorable. On plante les tubercules tout au long de l’hiver, de novembre à avril. Retirez les adventices, les cailloux et faites un apport de compost.

  • Passez un coup de râteau.
  • Creusez des trous de 10 cm tous les 60 cm.
  • Placez les tubercules dans les trous, germes vers le haut.
  • Rebouchez, tassez et arrosez.

Associations de culture

Le topinambour fait partie des plantes hautes du potager. Ainsi, il peut être utilisé en barrière contre la piéride du chou. Il a un fort pouvoir allélopathique, en perturbant la croissance des autres plantes à proximité, surtout l’épinard. Mieux vaut le placer un peu à l’écart, dans une zone bien délimitée. L’idéal est de pouvoir tondre autour afin d’éviter qu’il ne gagne du terrain. Sa floraison tardive est bénéfique pour les insectes butineurs.

 

Entretien et soins

Le topinambour ne demande pas une grande attention. Buttez les plants dès qu’ils atteignent 10-15 cm de haut, puis à 20-30 cm, afin qu’ils aient moins de prise au vent. Paillez en été en cas de sécheresse et s’ils restent en terre en hiver. Binez régulièrement et faites des apports d’eau en cas de fortes chaleurs.

 

Maladies et nuisibles du topinambour

Maladies et nuisibles

Symptômes

Prévention et traitements

Oïdium

Feutrage blanc sur les feuilles et les tiges

  • Ne pas mouiller le feuillage
  • Éliminer les parties concernées
  • Pulvérisation de décoction de prêle

Mollusques

Traces collantes sur les feuilles. Limaces ou escargots visibles.

  • Barrières infranchissables
  • Pièges

Pucerons

Pucerons visibles sur le revers des feuilles et sur les tiges, feuilles qui s’enroulent

  • Pulvérisation d’une solution à base de savon noir
  • Prédateurs naturels
  • Purin d’ortie

 

Récolte et conservation des tubercules

La récolte a lieu entre novembre et mars, au fur et à mesure des besoins. Ce légume-racine rustique n’a aucun problème à passer l’hiver en terre. C’est d’ailleurs en terre qu’il se conserve le mieux. Vous pouvez récolter dès que le feuillage et les tiges sont sèches. Il faut alors les couper et arracher le tubercule à l’aide d’une fourche-bêche. N’hésitez pas à pailler en hiver car si le sol est gelé, la récolte peut s’avérer fastidieuse. Le topinambour ne se conserve pas longtemps une fois arraché, quelques jours au réfrigérateur. Consommez-le rapidement et blanchissez-le si vous souhaitez le congeler.

 

Multiplication du topinambour

Il se multiplie très facilement ! Il suffit d’oublier un tubercule en terre pour que ce légume reparte tout seul dès le printemps. Vous pouvez alors laisser quelques tubercules ou les retirer tous en mars pour les replacer aussitôt à l’endroit désiré.

 

Audrey Chéritel