Paillage, binage, buttage, ombrage : comment économiser l’eau au jardin ?

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Lorsque l’eau n’est disponible qu’en quantité réduite, et surtout en cas de pénurie momentanée, au milieu ou en fin d’été par exemple, il est indispensable d’utiliser des techniques permettant d’économiser l’eau : paillage, binage, buttage, ombrage… Cependant, n’attendez pas ces conditions extrêmes pour les mettre en place, car elles font gagner beaucoup de temps en limitant les arrosages, et ont d’autres vertus intéressantes, notamment celles associées au paillage.
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Restez zen en cas de pénurie d’eau, car des solutions existent !
J.-J. Raynal | J’économise l’eau au potager !

Ces explications sont issues du livre J’économise l’eau au potager ! de Blaise Leclerc.

Le paillage

C’est la technique qui, sur la durée, permet la plus grande économie d’eau, en limitant significativement l’évaporation.

50 % d’économie d’eau

Le paillage permet environ 50 % d’économie d’eau, ce qui est loin d’être négligeable puisqu’en plein été, pour un grand jardin, ce sont ainsi plusieurs mètres cubes d’eau qui peuvent être économisés, et des dizaines d’heures d’arrosage. Pour qu’il soit efficace, il est nécessaire de désherber correctement la surface à pailler, et de la biner.

La paille, mais pas seulement

La paille est le matériau idéal, car les brins de paille sont solides, creux. De plus, ils sont cireux, de sorte que la pluie ou l’eau d’arrosage gagne rapidement le sol sans stagner au-dessus du paillis. Elle est bon marché si vous vous la procurez directement chez un agriculteur, de préférence en agriculture biologique, pour être sûr qu’elle n’ait pas été traitée. Mais beaucoup d’autres matériaux sont possibles : herbes sèches, tontes, broyats de bois, etc.

Varier les épaisseurs en fonction des paillis

Pour être efficace, le paillage doit être épais, de l’ordre de 20 cm sous des tomates par exemple. Mais attention, il doit être adapté au matériau : un paillis de tontes de gazon ne doit pas excéder 10 cm, et encore, seulement lorsqu’il est bien sec. Plus le matériau est fin, plus l’épaisseur du paillis doit être réduite, sinon il risque de se former une croûte imperméable à l’air et à l’eau.

Sous le paillis, la terre reste bien grumeleuse, même avec un arrosage au tuyau.
J.-J. Raynal | J’économise l’eau au potager !

Les autres vertus du paillage

Le paillage ne sert pas uniquement à limiter l’évaporation. Parmi ses nombreuses vertus, citons en particulier :

  • Sa faculté à limiter le développement d’herbes indésirables, en les étouffant ou en les empêchant de germer ; c’est important aussi pour économiser l’eau, car les herbes sauvages augmentent l’évapotranspiration globale du jardin ;
  • La création d’un milieu humide et tempéré à la surface du sol, limitant son échauffement, et favorisant l’activité biologique du sol (bactéries, champignons, vers de terre, etc.) ;
  • Le maintien d’une atmosphère plus sèche au-dessus du paillis, limitant le développement des maladies provoquées par certains champignons pathogènes (mildiou, oïdium…).

Le binage et le buttage

L’évaporation de l’eau du sol.
F. Claveau | J’économise l’eau au potager !

Le binage est l’action de casser la croûte qui se forme dans les premiers centimètres lorsque la terre sèche. Cette croûte paraît compacte, mais elle est en réalité transpercée de milliers de petits canaux par lesquels la vapeur d’eau du sol s’échappe. La couche de terre binée, en général d’une dizaine de centimètres d’épaisseur, limite l’évaporation, car les chemins verticaux qu’empruntait la vapeur d’eau du sol pour rejoindre l’atmosphère ont été détruits.

Le buttage, qui consiste à ramener de la terre le long des tiges des légumes, comme les pommes de terre ou les haricots, a une action analogue à celle du binage. Les racines se retrouvent ainsi plus loin de la surface du sol, donc plus au frais.

Pour renforcer le bénéfice du binage ou du buttage, il est recommandé ensuite de pailler toutes les zones binées ou buttées.

 

 

L’ombrage

Sous les climats les plus chauds et sans système d’arrosage continu en pleine journée (aspersion ou goutte-à-goutte), l’ombrage est indispensable pour réussir ses semis de plein été (juillet-août). En effet, les jeunes pousses issues des graines qui germent la nuit ou le matin risquent de ne pas résister à la chaleur et à la sécheresse de la journée. L’arrosage du soir ne vient pas assez vite ! Arroser plusieurs fois dans la journée est une autre solution, mais elle nécessite une présence permanente. En outre, les arrosages répétés tassent la terre en surface, ce qui n’est pas recommandé, et rend la germination encore plus difficile si votre texture est limoneuse. L’ombrage, à l’aide par exemple de cagettes retournées, est donc une bonne solution, le paillage n’étant pas recommandé au stade du semis, au risque de voir filer les jeunes pousses au travers du paillis.

Sous les cagettes, le sol reste humide, même après une journée de plein soleil avec une température de 35 °C à l’ombre.
J.-J. Raynal | J’économise l’eau au potager !

Il est même possible d’arroser par-dessus les cagettes si celles-ci sont suffisamment ajourées.
J.-J. Raynal | J’économise l’eau au potager !

 

Blaise Leclerc

 

Si vous souhaitez en apprendre davantage, pour savoir quoi faire en cas de pénurie d’eau, quels végétaux plus économes en eau choisir ou encore comment profiter des saisons les plus arrosées, vous trouverez les réponses, et bien d’autres, dans le livre  J’économise l’eau au potager ! de Blaise Leclerc.

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