En hiver, à la “mauvaise” saison, on a l'habitude de faire un grand nettoyage du jardin. Il faut faire place nette ! C'est pourtant dommage de tout couper, car de nombreuses plantes, en particulier d'ornement, conservent des graines qui feront le bonheur des oiseaux en hiver : onagre, fenouil, centaurées, chardons d'ornement, helianthus, rudbeckias...
Mais comme de nombreux jardins n'offrent plus ces ressources naturelles aux oiseaux, il est bon également d'apporter une nourriture d'appoint aux oiseaux en hiver. La LPO (Ligue pour la protection des oiseaux) propose sur son site des conseils basés sur la connaissance des oiseaux et de leurs besoins. Nicolas Macaire, qui s’occupe des refuges LPO, conseille de continuer à leur fournir de la nourriture lorsque l’on a commencé, mais pas au-delà de fin mars où ils changent de régime alimentaire : « Ne donnez jamais d’aliments salés, de lait ou d’aliments cuits. Les aliments les plus appréciés sont les graines de tournesol, les boules de graisse végétale et les mélanges de graines. Il faut nettoyer régulièrement les mangeoires à plateau que les oiseaux salissent avec leurs déjections et qui peuvent transmettre des maladies. »
Mais quid de la qualité des aliments vendus en animalerie ou dans les rayons spécialisés des grandes surfaces ? Résidus de pesticides dans les graines, huile de palme hydrogénée provenant de plantations issues de la déforestation de forêts tropicales, OGM… : en croyant bien faire, ne risque-t-on pas de fragiliser un peu plus les oiseaux ? La question préoccupe certains spécialistes, comme le vétérinaire Alain Moussu : « Il faudrait leur donner des graines de tournesol de culture bio. La LPO et certains magasins bio commencent d’ailleurs à en diffuser. Les graisses animales (beurre, saindoux…) sont à éviter, sauf pour les oiseaux omnivores (grives ou merles), pour les mêmes raisons que pour nous : elles sont à l’origine de problèmes cardiovasculaires. » Il faut donc lire attentivement les étiquettes précisant la composition des boules de graisse du commerce. Quant aux OGM, le principal risque concerne pour le moment le maïs concassé, pour lequel il faudrait disposer de garanties d’absence d’OGM, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui.
Pensez également à nettoyer les nichoirs installés en bordure du potager pour les mésanges ou les rouges-gorges qui consomment quantité de chenilles, de pucerons ou de larves d'insectes du sol. Au bout d'une saison de nidification, les nids sont souillés par des fientes, des poux, des larves d'insectes, parfois des oisillons morts, et les oiseaux éviteront de s'y réinstaller l'année suivante. L'idéal est de le faire à l'automne, pour les remettre en place dès le mois de janvier – et même plus tôt en guise d'abri contre le froid rigoureux.
Enlevez tout le contenu du nichoir. Grattez et nettoyez l'intérieur avec une spatule, laissez éventuellement quelques cocons d'araignées, sans danger pour les oiseaux. Portez tous ces débris sur le tas de compost. Profitez de l'occasion pour consolider le nid, changer les vis rouillées, revoir l'étanchéité du toit… Si le nichoir est trop abîmé pour servir à nouveau, laissez-le tel quel avec tous ses hôtes minuscules et raccrochez-le à un arbre.
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Coccinelles, primevères, mésanges...
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