Recettes de fruits d'été
Ne vous trompez pas de taille !
Construire son lombricomposteur
Accéder à l'espace abonnéLes professionnels de la filière construction en terre crue ne sont guère nombreux en France. Mais, depuis des années, ils remuent ciel et terre – surtout de la terre d'ailleurs – pour tenter de sauvegarder des savoir-faire qui se perdent, revaloriser le premier matériau de construction de l'histoire, moderniser son image et faire reconnaître ses nombreux atouts pour les bâtiments de demain. Voilà en effet un matériau abondant, qui nécessite beaucoup moins d'énergie pour sa fabrication que la chaux, les briques cuites ou le ciment (très peu d'émissions de CO2) et qui ne génère pas de déchets. Sa densité élevée lui confère de précieuses qualités d'inertie thermique pour le stockage de la chaleur solaire et sa lente restitution ainsi que pour le confort d'été. Les murs en terre régulent remarquablement l'hygrométrie de l'air intérieur grâce à leur perméabilité à la vapeur d'eau, et constituent un bon isolant phonique. Enfin, contrairement aux idées reçues, c'est un matériau qui résiste fort bien à l'usure du temps s'il est bien protégé de la pluie, l'argile se révélant un excellent liant. Principal inconvénient : la mise en œuvre demande plus de temps que pour les autres matériaux, d'où un coût de main d'œuvre élevé.
- Le pisé : les murs en pisé se montent par tassement (avec un pilon de bois ou un marteau pneumatique) entre des banches (coffrage) d'un mélange de terre, de sable, éventuellement de gravier. Comme tous les murs en terre, le mur en pisé doit être pourvu de bonnes bottes (soubassement qui évite les éclaboussures et les remontées d'eau par capillarité) et d'un bon chapeau (avancées de toiture protégeant bien de la pluie). Les murs de pisé ne doivent jamais être recouverts d'enduits non poreux à base de ciment ou contenant des résines synthétiques : l'humidité ne pourrait plus s'évaporer et le mur risquerait de graves dommages. N'utiliser que des enduits terre ou à la chaux.
- Les briques de terre crue : la technique ancestrale des briques d'adobe moulées à la main et séchées au soleil est remplacée par l'utilisation de presses (manuelles ou mécaniques) avec ou sans adjonction d'une faible proportion de liant (chaux, ciment) ou de fibres (paille...). Les briques de terre crue peuvent être très décoratives et elles sont surtout appréciées pour apporter de l'inertie dans les maisons qui en manquent (maisons bois avec murs composites et isolant). Par exemple avec un mur de refend contre lequel on installe le poêle.
- Les techniques constructives anciennes : la bauge (terre crue mélangée à des fibres et empilée sans banchage) est aujourd'hui confidentielle mais encore utilisée en réhabilitation dans certaines régions ; en ce qui concerne le torchis-colombage, aussi appelé terre-paille, il est de nouveau utilisé en Allemagne et dans certaines régions françaises. Il s'agit de végétaux souples et fins (paille) mélangés à de de la terre argileuse. Ce mélange forme une torche que l'on enroule ou que l'on tisse autour de lattes de bois, coincées ensuite dans une structure de bois porteuse. Cette technique de construction possède de nombreux avantages : elle a un très faible impact environnemental, fait preuve d'une grande efficacité thermique et est utilisée depuis des temps immémoriaux. Sa fiabilité est donc garantie par l'histoire. Pour cela, on peut prédire au terre-paille un bel avenir même s'il n'est pas encore reconnu à titre officiel.
Mais les artisans, eux, réclament des produits standardisés, prêts à l'emploi, dotés d'agréments techniques, avec une garantie de résultat. D'où le développement récent de gammes d'enduits terre superbes adaptés à de nombreux supports et désormais présents chez de nombreux distributeurs spécialisés en habitat écologique.
Votre budget est limité, mais vous avez du temps et un tempérament d'autoconstructeur prêt à toutes les expériences ? Pourquoi ne pas essayer de réaliser vos enduits terre avec celle qui dort sous votre jardin ou dans ses environs immédiats ? Si votre sous-sol est suffisamment argileux, bien sûr.
André de Bouter, qui a réalisé un tour du monde des maisons en paille et a construit la sienne en Charente, s'est lancé dans l'aventure, comme il l'a vu faire notamment aux USA. Outre les travaux de terrassement et de tamisage, la grande difficulté a été de trouver la bonne proportion de sable et d'argile. On ne peut pas donner de recette tant les terres sont différentes, mais il faut en gros 4 à 5 fois moins d'argile que de sable (vous pouvez acheter ce dernier). La première couche d'enduit peut être plus riche en argile, avec des sables de 0 à 5 mm et de la paille passée au broyeur à végétaux (plusieurs fois si nécessaire) ou au hache-paille.
Le secret de la réussite, c'est de réaliser des échantillons avec différents dosages et de les tester après séchage. La première couche peut fissurer un peu, elle doit surtout bien accrocher. Pour la couche de finition, les sables ne doivent pas dépasser 2 mm, et on peut ajouter de la colle à l'amidon. A coup sûr, la patience est un des ingrédients principaux !
Chantiers école chez André et Coralie de Bouter, tél. 05 45 66 27 68 - www.la-maison-en-paille.com
Voir les articles en archives "La terre crue en construction et rénovation" (n°139 - mars-avril 2003), "La filière terre crue" (N°153 - juillet-août 2005), “Ecolo jusqu'au bout des brins” (N°193 - mars-avril 2012) des 4 Saisons du jardin bio. Ces archives ne sont accessibles qu'aux abonnés ++ web.
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