Peinture pour façade : optez pour des peintures minérales

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Les peintures minérales aux silicates ont tout pour plaire : écobilan flatteur, résistance aux intempéries, à la pollution voire au feu… Du point de vue de la durabilité dans le temps, une peinture minérale résistera de 2 à 3 fois plus longtemps qu'une peinture chimique. Bien que plus coûteuse à l'achat, une peinture écologique (reconnaissable via l'Éco-label et la certification NF) s'avère largement rentable sur le long terme.
Peintures minérales pour façades

Les peintures classiques 

On a le choix entre deux familles :

  • La première, celle des peintures “organiques”, contient de nombreux composés synthétiques. Notamment, un liant à base de résines de synthèse qui permet d’obtenir un film adhérent par collage. On y trouve aussi le groupe des pliolites, longtemps dominantes et riches en solvants pétroliers toxiques.
  • La seconde, qui domine aujourd’hui le marché, est celle des peintures en phase aqueuse. C’est-à-dire que le solvant est de l’eau. Elles sont soi-disant moins polluantes, pourtant elles contiennent : des “imper”, plus épaisses, à base de polymères élastiques pour boucher les petites fissures, et surtout, des “siloxanes”, où les liants acryliques sont associés à des silicones. Ces dernières tendent à devenir majoritaires. Même si beaucoup d’entre elles ne contiennent plus de solvants pétroliers, bon nombre de leurs constituants sont toxiques pour l’utilisateur et pour l’environnement. De plus, elles forment un film trop étanche ne permettant pas de réguler correctement l’hygrométrie du mur.

Pour ces raisons, et malgré les atouts parfois vantés, ces produits sont à éviter.

Une peinture pour façade idéale

Les peintures minérales pour façades, au contraire, ne forment pas de film, ce qui permet de respecter la porosité du support. En plus, elles ne s’écaillent pas et ne cloquent pas.

Lors de leur application, une réaction chimique se produit avec le support, qui doit être lui aussi minéral : une pétrification de la silice qui assure avec le mur une liaison forte et durable. De ce fait, les peintures aux silicates résistent mieux aux intempéries, aux pluies acides, au feu, et à la pollution atmosphérique que les peintures à la chaux. Leur caractère alcalin protège la façade des micro-organismes et des moisissures. Leurs pigments minéraux, terres naturelles ou oxydes métalliques, sont insensibles aux UV et assurent des teintes qui ne s’altèrent pas avec le temps. Tout comme la chaux, elles protègent le mur contre la pluie tout en assurant l’indispensable perméabilité du mur à la vapeur d’eau.

L’écobilan des produits Keim

Grâce à leur forte liaison avec le support, les peintures aux silicates sont bien plus résistantes que les peintures conventionnelles (2 à 3 fois plus) qui ne durent seulement que 10 à 12 ans. C’est pourquoi les travaux de façade (rénovation ou entretien) sont devenus obligatoires tous les 10 ans depuis le 31 décembre 2006 (Article L132-1 du Code de la construction et de l’habitation). Une loi applicable uniquement à Paris ainsi que pour certaines communes. L’avantage d’une peinture minérale est donc à la fois écologique (étiquetage A+ et labels) et économique. En effet, le ravalement de façade peut être largement reporté tant que le bon état de la peinture est constaté.

Gros pot de peinture minérale

Historiquement, la société Keim, distributeur allemand et leader des peintures minérales, avait fait réaliser en 1996 un écobilan. Celui-ci avait permis de quantifier les impacts environnementaux des peintures minérales et synthétiques. Il en est ressorti que l’impact environnemental de la peinture minérale aux silicates serait en moyenne 2 à 4 fois moins important que celui d’une peinture standard à l’eau. L’écart est encore plus grand avec une peinture contenant des solvants chimiques. La marque Keim s’est donc naturellement imposée comme “la” référence en la matière. Elle distribue également une peinture minérale “à deux composants”, où ce sont les artisans qui réalisent eux-mêmes les dosages entre le silicate de potasse liquide, les charges et les pigments. Cette formule évite la présence d’additifs synthétiques (limités à 5 %), indispensables dans un produit prêt à l’emploi. En revanche, la peinture doit être utilisée très rapidement.

En France, les peintures moins toxiques se démocratisent de façon croissante. De nouveaux fabricants et distributeurs (Auro, Blancolor, Bondex, Little Greene…) tentent même de se diversifier ou de se positionner sur ce marché de niche. Beaucoup de grandes marques de peintures proposent aussi dans leurs catalogues, au moins une référence de peinture aux silicates (Caparol, Sto,…). Il en est de même chez les fabricants de peintures bio (Biofa, Ecofa, Holzweg, Écolisse, etc.). Mais Keim est la seule à développer une gamme complète, adaptée aux différents supports.

En pratique

Les peintures aux silicates ne peuvent s’appliquer que sur des supports minéraux : enduits, briques, béton, béton cellulaire, pierre naturelle… secs et non hydrofugés. Elles sont aussi utilisables en intérieur, mais leur coût devient alors un handicap face aux badigeons et enduits à la chaux, peintures à la caséine, à l’argile…

Application au rouleau d'une peinture marron claire sur un mur

En extérieur, le coût moyen peut aller de 25 à 100 € TTC le m² pour deux couches, sachant qu’un litre de peinture couvre entre 8 et 10 m² de surface. Pour un ravalement de façade d’une surface de 150 m², il faudra 50 kg de peinture et prévoir un budget de 3 000 € à 15 000 € TTC  (avec pose et matériaux compris). Le prix dépendra aussi de certaines variables, notamment : le support, l’état de la façade (neuve ou ancienne), les dimensions, les matériaux… Heureusement, votre investissement restera durable dans le temps.

Antoine Bosse-Platière