Maman de famille nombreuse, Marie Chioca est autrice, créatrice et photographe culinaire, principalement pour les éditions Terre vivante. Passionnée par tout ce qui touche à la cuisine dans le cadre d’une alimentation saine, elle a réalisé presque une quarantaine d’ouvrages à ce jour.
Comment en êtes-vous venu(e) à vous intéresser à l’écologie en général et aux thématiques que vous traitez en particulier ?
J’ai une formation artistique et littéraire, mais j’ai très tôt abandonné les études pour réaliser mon rêve : Celui de vivre à la campagne avec ma famille, au milieu des animaux, des champs, des forêts… je ne peux pas vivre sans sentir la nature tout autour de moi !
Malgré mon emploi du temps un peu serré (sic !) de maman de six enfants, j’ai besoin de prendre le temps d’imaginer et de « créer » de belles choses, que ce soit à travers le dessin, la peinture, la photographie, l’écriture, le jardinage, la couture, le bricolage et la déco naturelle, mais aussi, et surtout, la cuisine qui est certainement une de mes plus grandes passions ! Il y a vraiment quelque chose d’un peu artistique, en tout cas de très épanouissant à cuisiner : Il faut imaginer des accords, goûter, associer, innover, perfectionner, admirer, savourer, partager… et se régaler ! Il m’arrive parfois d’être investie dans mon métier au point de me relever la nuit pour prendre des notes, ou de devoir arrêter la voiture car je suis trop distraite par une recette qui me « trotte dans la tête » !
En revanche, je ne prends réellement plaisir qu’à cuisiner et savourer des produits sains, de saison, et doux pour la santé, d’où ma démarche d’auteur culinaire engagée dans le bio et l’alimentation saine.
Une autre partie de mon métier que je trouve passionnante consiste à prendre les photos de mes ouvrages… Je n’ai jamais vraiment « appris », j’essaie surtout de transmettre à travers les clichés une émotion, une atmosphère, j’essaye de faire des photos un peu vivantes, que l’on croirait prises sur le vif (ce qui n’est pas du tout le cas, la moindre miette tombée à côté de l’assiette étant généralement bien volontaire !). Ce n’est jamais très académique, je ne connais pas beaucoup de termes techniques ou de bases en photographie, je n’ai même pas eu le courage de lire jusqu’au bout le manuel de 200 pages de mon appareil photo, mais je sais au moins si une photo me plaît, ou pas… Et si elle me plaît, ça me rend vraiment heureuse !
Que ce soit dans les gestes quotidiens de votre vie professionnelle ou de votre vie personnelle, pouvez-vous nous donner quelques exemples de ce que vous faites en matière d’écologie qui pourrait intéresser nos lecteurs ?
Au quotidien, j’essaie de concilier bio, écologie et petit budget. Cela n’est pas incompatible, bien au contraire, tout est question de reflex. Cela passe par diverses petites choses que je vous livre « en vrac » comme la lutte incessante contre le gaspillage, l’entretien d’un potager et d’un poulailler, la limitation des protéines animales, la cuisine des fanes et des restes, l’emploi de petites astuces « de grand-mère » économiques et efficaces (en cuisine mais aussi en bricolage, en jardinage, en entretien de la maison, en santé quand c’est possible…), la récupération et la réparation d’objets de seconde main ou la limitation des déplacement inutiles en voiture. Enfin, je pratique avec enthousiasme l’art de « vivre pleinement de presque rien »… Un bon pot-au-feu qui mijote en embaumant la maison, une grande randonnée en forêt avec mon gros toutou, une BD à lire au coin du feu avec les enfants, une bouture de rosier qui fait sa première rose, ça vaut tous les gadgets de nouvelle technologie ultra chers et sophistiqués sans lesquels tant de pauvres gens ne savent plus être heureux ! Les pauvres…