La durabilité est un des premiers critères à prendre en compte : soumis à d'énormes contraintes, les revêtements de sol peuvent être remplacés plusieurs fois pendant la durée d'utilisation d'un bâtiment. Une bonne durabilité est donc le gage d'une importante économie de ressources. L'écobilan du matériau prend en compte les matières premières, renouvelables ou largement disponibles, leur origine (pour limiter les transports), l'énergie grise et les émissions de CO2 nécessaires à leur fabrication, les possibilités de recyclage, stockage ou élimination en fin de vie. Ces données ne sont malheureusement pas toujours disponibles ni établies de manière standardisée. Le revêtement de sol doit en outre ne pas être une source de polluants de l'air intérieur ni émettre de produits toxiques en cas d'incendie. Ces premiers critères permettent déjà d'éliminer trois familles :
Enfin, selon l'usage de la pièce, choisir plutôt un revêtement de sol minéral (voir la page Revêtements de sols minéraux) particulièrement résistant et facile à entretenir (entrée), ne craignant pas l'humidité (cuisine, salle de bains...), ou plutôt un revêtement d'origine végétale moins dur, moins sonore et moins glissant (chambres). Outre les critères esthétiques, d'autres qualités peuvent être privilégiées : revêtement ne retenant pas poussières et saletés, facile à nettoyer (chambres de personnes asthmatiques), peu isolant et compatible avec un chauffage par le sol lorsque l'on a choisi cette option...
Issu d'une matière première renouvelable, chaleureux, sain et durable, le parquet est proposé en lames de bois massif ou formées de plusieurs couches qui peuvent être d'essences différentes. La lame de parquet massive traditionnelle est dite "porteuse" à partir d'une épaisseur de 21 mm et se cloue sur des solives ou des lambourdes. Mais ce qui se développe le plus, ce sont des lames de moindre épaisseur (10 à 15 mm), moins coûteuses, constituées de trois couches collées et qui forment ce qu'on appelle un plancher flottant. Préférer celles constituées de deux couches de sapin + une couche d'usure en bois noble (assez chères) aux plus courantes, constituées d'une couche en panneau de particules ou en contreplaqué entre deux couches de bois, qui contiennent beaucoup de colle. Les lames sont simplement posées sur un sol parfaitement plan recouvert d'un isolant phonique (plaques de fibres de bois, rouleau en fibres de coco...) et collées ou emboîtées entre elles. Ce plancher flottant n'étant pas solidaire de la structure, les bruits d'impact ne sont pas transmis.
Sur le plan écologique, il faut s'interdire les parquets en bois exotique, même bardés de certifications sur une gestion soi-disant durable des forêts tropicales : certaines certifications sont détournées et ces transports émettent beaucoup de CO2. Nous disposons d'un vaste choix d'essences européennes bien adaptées à cet usage (chêne, châtaignier, érable, hêtre, frêne, mélèze...). Autre problème : celui des colles (utilisées pour la fabrication des lames multicouches et lors de la pose) qui émettent des COV et du formaldéhyde. En attendant une prochaine génération de colles non polluantes, préférer les colles vinyliques en dispersion aqueuse à faibles émissions de COV. Quant à l'entretien, un traitement à l'huile dure et à la cire est indispensable, mais on trouve aussi des vernis vitrificateurs écologiques, ou d'autres plus classiques en phase aqueuse qui émettent peu de COV, mais nécessitent tout de même une bonne aération pendant et après le chantier.
Disponible en dalles à coller ou clipsables, le liège est issu d'une matière première renouvelable, mais limitée (il faut une dizaine d'années à l'arbre pour reformer une écorce exploitable). C'est un bon isolant acoustique et thermique (on évitera de le poser sur une dalle chauffante). Il résiste bien à l'humidité, ne prend pas la poussière et nécessite peu d'entretien. Éviter les dalles revêtues de résines autres que d'origine végétale et protégez les dalles de liège naturel avec huile dure et cire naturelle. Si vous devez les coller, utilisez une colle à base de latex vendue par les distributeurs de matériaux pour l'habitat écologique.
Le véritable lino n'a rien à voir avec les revêtements synthétiques bas de gamme qui ont usurpé son nom. Fabriqué à partir d'une pâte contenant huile de lin, colophane, poudre de liège et de bois, craie et pigments, le tout fixé sur une toile de jute, c'est un matériau d'une très grande résistance, en rouleaux ou en dalles, d'entretien facile, antistatique. Il serait même bactéricide (du fait de l'oxydation progressive de l'huile de lin). Sa fabrication ne demande pas beaucoup d'énergie et il absorbe les bruits de pas. Au chapitre des inconvénients, il craint les projections d'eau qui peuvent le faire gonfler, est assez coûteux et délicat à poser (voir la page Poser un lino). Attention au choix de la colle ! On trouve depuis peu des dalles de revêtement composite formées d'une couche mince de liège (absorbant les vibrations), d'un panneau de bois médium (sans colle) recouvert d'une couche de lino, qui s'assemblent sans joint visible grâce à un rainurage spécial. Plus besoin de colle, il suffit de clipser les dalles entre elles, comme pour un plancher flottant.
Sisal, fibre de coco, jonc de mer et jute forment des revêtements superbes issus de fibres naturelles, souvent mis en valeur dans les revues de décoration. Cependant, ils absorbent tous les liquides et sont difficiles à entretenir (nettoyage à sec avec des poudres absorbantes). Ce sont en outre des réservoirs à poussière et à allergènes (notamment si l'on a des animaux domestiques). Attention également aux émanations nocives des colles proposées pour la pose et parfois aussi des sous-couches en caoutchouc synthétique. Enfin, sur le plan écologique, la plupart de ces revêtements proviennent de pays lointains, où les conditions de travail dans les manufactures ne sont généralement guère enviables.
Elle présente les mêmes inconvénients que les revêtements en fibres végétales et a une durée de vie plus limitée. Elle est de plus particulièrement propice au développement des acariens et de leurs allergènes... sans oublier les mites. Attention aux émanations nocives des sous-couches synthétiques de certaines moquettes en laine (préférez celles avec sous-couche en feutre textile) et à celles de traitements antimites, voire de certains produits antitache. Il vaut donc mieux renoncer au confort moelleux d'une belle moquette en laine naturelle, à moins d'avoir un aspirateur à filtre HEPA (les plus fins) ou, encore mieux, que votre maison soit équipée d'une aspiration centralisée (les allergènes et fines poussières sont éliminés à l'extérieur).
Revêtement | Écobilan | Entretien | Usage conseill | Conditionnement |
---|---|---|---|---|
Parquet bois | +++ | ++ | Séjour, chambres, couloirs. | Lames bois massif, lames pour planchers flottants, panneaux à coller. |
Liège | ++ | +++ | Séjour, chambres, salle de bains. | Dalles à coller ou clipsables. |
Lino | ++ | +++ | Chambres, salle de jeux. | Rouleau ou dalles à coller, dalles clipsables. |
Sisal, coco, jonc de mer... | +/- | - | Séjour, chambres (1). | Rouleaux à coller. |
Moquette laine | ++ | - | Chambres (1). | Rouleaux à coller (ou adhésif double face). |
Nous n'avons pas indiqué de prix car, pour la plupart de ces familles de produits, on trouve un très large éventail de qualités, et donc de prix.
Quand le magicien des couleurs partage ses secrets...
(16,7 x 24,5 cm); 18,30 €