Tomates, courges, salades, haricots : vos variétés préférées
Tomates, courges, salades, haricots, on y retrouve toutes les formes et toutes les couleurs. Les lecteurs nous ont sélectionné leurs variétés préférées.
JJ. Raynal |
Dans notre numéro de janvier 2016, nous vous avions demandé de participer a un petit sondage sur vos variétés de légumes préférées. Plus de soixante d’entre vous ont répondu, soit une intéressante photographie des préférences de passionnés de potager bio. Il s’agissait de nous indiquer vos trois variétés préférées en tomates, courges, salades, haricots et carottes. Le résultat pour ces dernières a été rattaché à notre banc d’essai.
Tomates
L’extraordinaire biodiversité de cette espèce vedette des potagers est bien représentée dans vos réponses puisque pas moins de 84 variétés sont citées.
Les valeurs sûres :
Cinq variétés se détachent nettement :
‘Cœur de bœuf’ ou ‘Cuor di bue’ du fait de ses origines italiennes: on ne la présente plus, avec ses fruits généreux en forme de cœur, avec une chair dense, délicieuse et parfumée. Elle se décline en trois couleurs, rouge, rose (la seule inscrite au catalogue officiel, en Italie) et orange, tout aussi bonnes. Rien à voir avec les hybrides insipides, issues de culture intensive sous serre qui usurpent son nom : des tomates énormes, côtelées, creuses et farineuses qui inondent nos supermarchés pour surfer sur la mode des variétés anciennes.
‘Rose de Berne’ : souvent classée en tête pour ses qualités gustatives, grâce à sa chair fondante, douce et parfumée, elle n’usurpe pas sa réputation. Elle est assez productive et peu sensible au mildiou.
‘Cornue des Andes’: «tout en chair et douce à cuire » dit un de nos lecteurs ; c’est la référence des tomates de forme allongée (comme un gros piment), à chair ferme et fondante, sans acidité et avec très peu de pépins.
‘Noire de Crimée’ : toujours dans le peloton de tête des meilleures variétés anciennes, grâce à sa chair dense, fondante, très savoureuse et légèrement acidulée. Attention, des imitations hybrides arrivent aussi sur les étals, sans avoir du tout la même saveur, également pour ‘Ananas’ et ‘Green Zebra’, mais elles ne devraient pas leurrer très longtemps les consommateurs.
‘Ananas’ : de plus en plus appréciée, elle donne de très beaux fruits à chair orangée striée de rouge, à saveur très parfumée et sucrée, délicieuse en salade.
La régionale de l’étape :
‘Marmande’ : créée au XXe siècle dans la région de Marmande (Lot-et-Garonne), c’est une variété vigoureuse et productive à chair ferme et parfumée, plutôt à cuire.
L’inattendue :
‘Kaki coing’ : une tomate orange flashy de calibre moyen, savoureuse et fondante, légèrement acidulée et rafraîchissante.
De gauche à droite : les valeurs sûres telles que ‘Cœur de bœuf’, ‘Rose de Berne’,‘Cornue des Andes’, ‘Noire de Crimée’ et ‘Ananas’ sont citées par de nombreux lecteurs. Issue du Sud-Ouest, la ‘Marmande’ est devenue une variété classique, à essayer partout.
A. Bosse-Platière |
Courges
Dans la famille des cucurbitacées, vos préférences sont presque unanimes, avec des valeurs sûres sans grande surprise, mais quelques suggestions inattendues.
Les valeurs sûres :
Potimarron : une peau fine, que l’on peut manger, une chair sucrée dont le goût évoque celui de la châtaigne, c’est la star de l’automne. À consommer cuit voire même cru, râpé en salade. La variété ‘RedKuri’ a été particulièrement citée. On retient aussi la ‘Greend Hokkaïdo’ aux tons gris-vert ardoise.
‘Butternut’ : sa chair jaune-orangée à la fois ferme et tendre permet de faire de délicieux veloutés. Son goût est subtil, délicatement sucré, une saveur de noisette se détache. Son nom français est la “doubeurre”.
Courge ‘Spaghetti ’: les filaments de sa chair lui donnent sa caractéristique. Ils sont fermes, peu parfumés, mais intéressants pour leur texture. La courge se cuit entière, à l’eau ; on l’ouvre dans sa longueur pour en retirer les graines et on gratte les filaments avec une fourchette : c’est le spaghetti végétal.
Courgette ‘Ronde de Nice’ : variété non coureuse, elle est hâtive et très productive. Ses fruits ronds se récoltent à mi-développement. Leur peau est alors verte tachetée de vert pâle. L’idéal pour faire de belles courgettes farcies.
La régionale de l’étape:
‘Galeuse d’Eysines’ : un nom peu avenant pour cette courge de la commune d’Eysines, considérée jadis comme le jardin de Bordeaux. Ne nous fions pas aux apparences : cette courge rose pâle qui se recouvre de grosses gales liégeuses dans le dernier tiers de sa croissance a une chair excellente, fine, ferme, tendre et sucrée. Chaque plante peut porter 2 à 4 fruits de 5 à 15kg.
L’inattendue:
‘Trombolinod Albenga’ : cette étonnante trompette italienne peut mesurer jusqu’à 1,50m! Récoltée avant maturité, elle doit être consommée assez rapidement, comme des courgettes. Récoltée à maturité, elle peut se conserver jusqu’à un an, en étant décorative qui plus est.
‘Bleu de Hongrie’ : couleur gris bleu dehors, orangé vif dedans, ce beau potiron donne de gros fruits de 4 à 10 kg. Une couleur vraiment remarquable et originale au potager. Il faut prévoir de la place pour cultiver cette variété coureuse.
De gauche à droite : si le potimarron ‘Red Kuri’, la ‘Butternut’ et la courgette ‘Ronde de Nice’ sont devenus des classiques, nos lecteurs citent aussi des variétés moins connues : ‘Bleu de Hongrie’, ‘Galeuse d’Eysines’ et la surprenante ‘Trombolino d’Albenga’.
A. Bosse-Platière |
Les salades
Sous ce terme générique, vos réponses ont cité 42 variétés de laitues, 13 de chicorées, 5 de mâche et 4 autres espèces (roquette, mizuna, moutarde, pissenlit). Visiblement, vous aimez les salades variétés et vous appréciez le très large choix de variétés proposées par les semenciers bio…
Les valeurs sûres :
Batavia ‘Rouge grenobloise’ : « Rustique et résistante à la montée à graines », nous dit un lecteur. Mieux encore, cette batavia est très polyvalente et résiste aussi bien au froid qu’à la chaleur. Elle donne des pommes volumineuses et peu denses, aux feuilles nés et croquantes bordées d’un beau rouge brillant. Idéale pour les semis d’automne.
Batavia ‘Reine des glaces’ : lors de notre banc d’essai de 20 variétés de laitues en 2012, elle se classait première devant la ‘Rouge grenobloise’. Il faut dire que sa pomme serrée, ses feuilles croquantes et dentelées sont vraiment délicieuses. Réussit bien en climat frais.
Laitue ‘Appia’ : variété récente que sa grosse pomme vert tendre et ses feuilles très fines ont popularisée. Pour culture de printemps et d’automne. En été, il lui faut des arrosages réguliers et abondants.
Laitue ‘Cressonnette marocaine’ ou “radichetta”: une laitue à couper à découvrir absolument. Rustique, lente à monter, résistante au froid, avec des feuilles très découpées et croquantes, dont la saveur rappelle la mâche. Elle se conserve mieux que la ‘Feuille de chêne’.
La régionale de l’étape :
Chicorée ‘Cornet d’Anjou’ : une chicorée scarole à cœur dressé, conique et bien fourni, qui blanchit facilement et supporte bien les faibles gelées. Saveur douce et croissance rapide.
L’inattendue :
Mizuna : ce légume feuille à croissance rapide originaire du Japon relèvera vos salades. Ses feuilles finement découpées ont une saveur douce et légèrement poivrée, plus douce que la roquette.
De gauche à droite : Les batavias ‘Rouge grenobloise’ et ‘Reine des Glaces’ et les laitues ‘Cressonnette marocaine’ et ‘Appia’ sont plébiscitées par nos lecteurs. Le mizuna, originaire du Japon, et la chicorée ‘cornet d’Anjou’ font une percée.
A. Bosse-Platière |
Haricots
Faciles à cultiver, généreux, délicieux, bons pour le sol par leur capacité à fixer l’azote de l’air, verts ou secs, ils sont de tous les potagers! La diversité de ceux que vous préférez est remarquable : 77 variétés ont été citées.
Les valeurs sûres :
‘Triomphe de Farcy’ : c’est une ancienne variété française de haricots nains dits à filet, réputée pour sa productivité. Il est préférable de cueillir ses longues gousses vertes tachetées de violet assez jeunes, elles resteront tendres et seront sans fil.
‘Contender’: hâtif, rustique, productif, long, charnu, sans fil, résistant… que de qualités pour cette variété naine, mange-tout introduite à la fin des années 40 aux États-Unis. Elle est à la hauteur de sa réputation. Pas de surprise quand on le cultive, résultat savoureux garanti !
‘Neckarkonigin’ : goût excellent et bonne production, voilà ce que vous dites de ce haricot à rame à longues gousses de 25 cm, sans l, charnues, poussant jusqu’à 3 m de haut. Il présente l’avantage d’être résistant, même quand les conditions climatiques ne sont pas idéales.
Le régional de l’étape :
‘Tarbais’ : cette variété à gros grains fut cultivée à grande échelle dans la région de Tarbes au XIXe siècle. Indispensable pour la préparation du cassoulet, il peut être utilisé pour d’autres usages : « il a la peau très fine et nous le préparons souvent en houmous» nous dit un lecteur. Ce sont des haricots à rame à écosser, que l’on sème entre les rangs de maïs dont ils se servent comme de tuteurs.
L’inattendu :
‘Saint-Esprit à œil rouge’ : mangetout, à consommer frais avec la gousse, ou en grains demi-secs ou secs. Vous les décriviez comme savoureux et productifs. Leur goût est très fin, proche de la châtaigne. Les grains sont charnus, blancs, en forme de rognon, avec une tache lie-de-vin à l’ombilic. Ces haricots nains ont comme autre nom “Nombrils de bonne sœur”…
