Invasion de liseron

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J’ai eu une grosse invasion de liseron dans mes framboisiers en 2021 – au point de recouvrir totalement les cannes –, empêchant toute cueillette et courbant les nouvelles cannes (donc zéro récolte de framboises en 2021, malgré de très nombreux “bébé fruits” au printemps). Cette année 2022, à la lecture d’une question d’un lecteur qui invitait à supprimer les pousses pour épuiser les liserons, j’ai passé de nombreuses heures à cette activité: j’ai sauvé ma récolte (5 kg de framboises sur des non-remontants). Mais à partir de juillet, il y avait trop de feuillage de framboisier, donc impossible de se faufiler dessous pour supprimer les pousses. Bilan fin août : toutes les nouvelles cannes étaient ensevelies sous le liseron, dont plusieurs tiges se torsadent entre elles pour former des cordages. Du coup, très peu de nouvelles cannes, et de plus très petites. De même, j’ai une bande de vivaces d’ornements (bulbes de printemps – narcisses, ails d’ornement –, lis, plante curry, sarriette vivace, hémérocalle), aussi envahie par le liseron au point que les vivaces sont totalement recouvertes. Quels sont les couvre-sols permettant de concurrencer (et de faire disparaître) le liseron dans des cultures vivaces (framboisiers, bulbes de printemps...) ? _Claire Vallat, Verneuil-sur-Seine (78)
Potager sauvage

La réponse de la rédaction

Les engrais verts ou autres plantes couvre-sols sont des solutions intéressantes (comme alternative au broyat) dans un premier temps, surtout si vous avez beaucoup de limaces, car celles-ci se multiplient plus facilement dans le broyat.

Certains engrais verts sont réputés désherbants comme le seigle (semis d’automne), la phacélie et le sarrasin (semis de printemps).

D’autres sont étouffants comme le trèfle commun, excellent couvre-sol.

Je vous invite à consulter les articles sur notre site concernant les couvre-sols vivaces que vous pourriez installer dans vos plates-bandes d’ornementales comme les géraniums vivaces (résistants au sec), ou encore la consoude ou les épimédiums (pour les expositions ombragées et humides).

Je vous conseille aussi le livre de Denis Pépin Je désherbe sans produits chimiques (éd. Terre vivante, 2015, 120 p., 14 €), où il explique les techniques culturales permettant de venir à bout des invasives.

Pour vous défaire du liseron, ne négligez aucune des possibilités de l’affaiblir : décompactez le sol, enlevez toutes les racines de liseron que vous pourrez et, sur le sol nu, semez immédiatement un engrais vert. En l’absence d’engrais vert, paillez.

Ces différentes phases devront se répéter chaque année jusqu’à ce qu’une transformation significative du sol se fasse.

Ce qu’il vous faut absolument éviter :

  • travailler le sol avec un motoculteur qui multiplierait les morceaux de racines ;
  • tasser le sol en piétinant vos parcelles quand le sol est humide (utilisez des planches pour circuler) ;
  • retarder le moment d’intervenir au printemps, pour éviter que le liseron étouffe les plantes.

Se défaire du liseron n’est pas une mince affaire !

D’après L’encyclopédie des plantes bio-indicatrices de Gérard Ducerf (éd. Promonature, 2014, 352 p., 60 €), le liseron des champs indique une terre saturée d’azote d’origine organique et un sol compacté. Le liseron des champs est une espèce nitratophile. En clair, votre sol est compacté et “trop” riche. Vous devez décompacter celui-ci, par exemple en l’aérant à la fourche bêche ou à la grelinette (sans le retourner), ne pas le nourrir et pailler le pied de vos framboisiers avec une épaisseur suffisante de mulch (feuilles mortes, paille…).

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