Enduits de rebouchage et de finition pour ma maison écologique

Ces recettes sont extraites du livre Peinture et enduits écologiques de Bruno Gouttry.

Les enduits ont plus d’épaisseur que les peintures et apportent un relief accru aux murs. Un enduit est toujours constitué d’un liant et d’une charge (que l’on nomme aussi agrégat : sable, poudre de marbre…). Mélangé à un diluant (eau ou essence), il prend le nom de mortier. Et, devenu sec, celui d’enduit. On trouve deux types d’enduits : l’enduit de préparation sert à préparer les supports avant une finition (boucher les trous, les fissures…) ; l’enduit de finition ne s’emploie que sur les murs et façades, tant pour les protéger qu’à des fins esthétiques.

Enduit de rebouchage 

Intérieur ; Bon marché ; Facile

Cet enduit sert à obturer les trous, fissures et imperfections des supports en plâtre ou déjà peints. Pour les supports en chaux ou en terre, il est préférable d’utiliser un enduit de même type que ces matériaux.

Préparer l’enduit de rebouchage

Ingrédients et quantités pour obturer de gros trous

• Plâtre fin ;
• Eau + colle de peau ou d’os (10 g/l d’eau).

Ingrédients et quantités pour les petits défauts

• Blanc de Meudon ;
• Eau + colle de peau ou d’os (10 g/l d’eau).

Préparer la colle dans de l’eau chaude et laisser refroidir quelques minutes. Mélanger l’eau/colle avec du plâtre ou du blanc de Meudon selon la grosseur des défauts à corriger. Le mélange doit être épais et ferme. Le temps d’utilisation avec le plâtre est d’environ 1/2 heure et avec le blanc de Meudon de plusieurs heures.

Conservation : une fois préparé, cet enduit ne se conserve pas.

Produit prêt à l’emploi et noms d’usage : enduit de rebouchage, de préparation.

Ajout de colle de peau au mortier de rebouchage.
B. Gouttry |

Enduit à la chaux (jaune) et enduit à l’argile (rouge). 
P. Gréboval |

Enduit de finition à la chaux 

L’épaisseur est une caractéristique primordiale dans la réalisation d’un enduit de chaux : elle doit en effet être supérieure à celle du sable utilisé. Pour un enduit de 4 ou 5 mm d’épaisseur, un sable d’une grosseur de 2 mm de diamètre convient. L’épaisseur de l’enduit se déduit de la multiplication par deux de la grosseur du sable.

La chaux mélangée à du sable prend la couleur de ce dernier et en éclaircit la tonalité : un sable brun fournit un enduit beige. Dans le cas d’ajout de pigments, un sable clair est préférable.

Attention à ne pas surdoser l’apport de pigments : trop enrichi, un enduit sera pauvre en chaux ; l’ensemble collera mal et s’effritera. Afin d’éviter ce désagrément, il ne faut pas ajouter plus de 15 % de pigments à la chaux.

Le pourcentage s’obtient par rapport au poids de la chaux : 15 % de pigments pour 10 kg de chaux (10 x 0,15 = 1,5 kg de pigments).

Attention : l’utilisation de la chaux nécessite de se protéger la peau, les yeux et les voies respiratoires car elle est corrosive et susceptible de brûler. En cas de contact avec les yeux, rincer abondamment à l’eau claire et consulter un médecin.

Enduit à la chaux avec incrustation de mosaïque. 
P. Gréboval |

Enduit à la chaux. 
B. Gouttry |

Préparer un enduit à la chaux

Ingrédients et quantités :

• Chaux aérienne CL 90 en poudre : 1 volume (ou chaux en pâte : 3/4 de volume).
• Sable : 2,5 à 3 volumes (1 litre par m2/mm d’épaisseur). L’épaisseur de l’enduit dépend de la grosseur du sable utilisé. En règle générale, on double ou triple le calibre du sable pour obtenir l’épaisseur de l’enduit.
• Eau : ajouter jusqu’à obtenir la consistance d’un fromage blanc épais.

Dans un récipient (type poubelle propre d’une grande capacité), mélanger le sable avec la chaux à sec (photo 1), puis ajouter de l’eau (photo 2). Débuter par une petite quantité et vérifier qu’il ne reste pas de matériaux en poudre dans le fond.

Photo 1.
B. Gouttry |

Photo 2.
B. Gouttry |

Poursuivre le mélange en commençant par l’eau, le sable, et finir par la chaux.

• Deux modes d’incorporation des pigments sont envisageables : soit les ajouter à l’état liquide au mortier prêt (photo 3) ; soit les ajouter à sec au sable et à la chaux avant de verser l’eau . Bien brasser.
• Laisser reposer la préparation au moins une nuit (photo 4).

Photo 3.
B. Gouttry |

Photo 4.
B. Gouttry |

L’indication d’un bon dosage pour un enduit de chaux et sable est assez difficile, car il est dépendant de l’épaisseur et de la finition souhaitées. J’utilise de la chaux aérienne (ou éteinte, chaux vive hydratée. Elle est dite aérienne car elle réagit avec le CO2 de l’air) car sa prise est plus longue, et parce qu’elle se conserve tant qu’elle reste dans l’eau. La quantité de sable peut être diminuée dans le but d’obtenir une finition plus lisse. L’enduit ne doit cependant pas être trop riche en chaux sous peine de se fissurer. Faire un essai sur environ 0,2 m² est nécessaire. S’il se fissure après séchage (le lendemain), augmenter la proportion de sable. Utiliser un sable qui ne soit ni trop petit ni trop gros : entre 1 et 3 mm de diamètre. Toujours le tamiser avant de l’incorporer à la chaux : un sable vendu pour 2 mm renferme souvent des sables plus volumineux.

Supports adéquats : minéral, poreux et solide. Pierre, brique, terre, chaux, ciment (trop étanche), béton cellulaire. Idéalement, recouvert d’un corps enduit de chaux ou d’argile talochée et rugueux. Dans le cas de plâtre, plaque de plâtre ou ancienne peinture solidement accrochée, appliquer une couche d’impression naturelle (également appelée sous-couche, cette peinture sert à imprimer un support neuf avant l’application des couches de finition), pour uniformiser le support (utiliser une sous-couche acrylique si on ne connaît pas la nature du support). Puis une sous-couche d’accroche pour chaux. Toujours préférer l’enduit à l’argile pour ce genre de support.

Conservation : plusieurs mois, voire des années, recouvert d’eau en surface.

Temps de séchage à 20 °C : l’enduit doit éviter de sécher dans les 7 jours.

Nettoyer et entretenir : à l’eau.

Produit prêt à l’emploi et nom d’usage : enduit à la chaux.

Bruno Gouttry