Si les passionnés d'entomologie s'inquiètent de la raréfaction de ce curieux insecte (voir Les 4 Saisons du jardin bio n° 81 page 51), il faut avouer que les jardiniers, eux, s'en réjouissent sans trop d'états d'âme. La courtilière est en effet un véritable fléau pour le potager : dans sa chasse incessante aux vers de terre et autres invertébrés du sol - ses proies préférées - elle soulève les semis, coupe, ronge et dévore toutes les racines, sans dédaigner les bulbes, tubercules et collets... Sur le trajet de ses petites galeries peu profondes, elle sème un vrai carnage, surtout au printemps, ce qui lui vaut une haine tenace de la part des maraîchers et des jardiniers.
Dans les terres riches, légères ou sablonneuses où elle se plait, elle fait l'objet d'une guerre sans merci depuis des générations, et figure parmi les principales victimes du sinistre Lindane, aujourd'hui interdit. Est-elle pour autant menacée de disparition ? Il est vrai qu'on ne s'en plaint plus guère du côté des professionnels dont les conditions d'exploitation ont beaucoup changé : cultures sous abri, outils de travail du sol rotatifs, généralisation de l'usage des pesticides et de la désinfection des sols... Mais bien qu'en régression, elle est toujours présente dans bon nombre de jardins, comme l'atteste l'enquête menée en 1993 parmi nos abonnés. Elle apprécie surtout les terres humides... et les tas de compost.
Entretemps, leurs principaux ennemis naturels, taupe, hérisson, rapaces nocturnes, musaraignes, corneilles, merles et étourneaux, auront - heureusement - contribué à réduire leurs effectifs. Mais il faut leur rendre justice : si elles n'avaient cette fâcheuse habitude de s'en prendre aux racines de nos plantes potagères et aux vers de terre, les courtilières seraient considérées comme un utile prédateur. Leurs proies préférées sont en effet les larves de taupins, les vers blancs et gris, divers petits coléoptères ainsi que des limaces.
Préserver leurs ennemis naturels, éviter les excès de fumure, surveiller et éventuellement déplacer le tas de compost (loin du potager) sont des mesures préventives utiles, à défaut d'être suffisantes.
Une réduction plus importante des effectifs sera obtenue avec le piégeage et surtout la destruction des nids. Quelques méthodes ont fait leurs preuves :
Indispensable pour lutter efficacement contre ravageurs et maladies
(15 x 21 cm); 27,40 €