Allergies : éviter les acariens dans le lit

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Ces minuscules bestioles qui colonisent nos literies sont responsables de nombreux cas d’allergies. Elles ont une prédilection pour les zones humides et tièdes, telles que matelas, oreillers, couettes, coussins, peluches... Comment éviter les acariens dans le lit ?
Acarien au microscope

Des squatteurs tenaces de nos lits

Invisibles à l’œil nu (1/3 à 1/2 millimètre), les acariens pullulent dans les endroits poussiéreux, tièdes et humides, se nourrissant des squames de notre épiderme (particules de peau mortes) ou de celui de nos animaux domestiques. On les trouve donc surtout dans les matelas, les sommiers capitonnés, les oreillers, les couettes, les tentures murales, rideaux, moquettes, tapis, coussins, peluches… Les conditions optimales pour leur développement sont une température comprise entre 15 et 25 °C et une humidité relative entre 65 et 80 %. Chaque femelle pond entre 30 et 60 œufs pendant sa courte vie (50 à 100 jours) et, si les conditions sont favorables, les populations peuvent devenir impressionnantes en peu de temps.

Les allergènes (substance qui détermine ou favorise l’allergie) sont essentiellement présents dans leurs déjections et dans les débris de carapaces de leurs cadavres. C’est ce qui explique l’inefficacité relative des acaricides chimiques, qui suppriment – momentanément – les acariens mais pas les allergènes.

Symptômes de l’allergie aux acariens

Lorsque les allergènes d’acariens sont présents en quantités importantes – par exemple avec la poussière dans une chambre – ils peuvent être respirés ou rentrer en contact avec les yeux et la peau. Ils provoquent alors des irritations du nez et de la gorge (rhinite) ou des yeux (conjonctivite). Mais le principal risque concerne les personnes prédisposées à l’allergie aux acariens qui développent généralement des crises d’asthme : de la toux sèche à la respiration sifflante, jusqu’à la sensation d’étouffement, avec parfois des issues fatales. Les personnes âgées, les enfants et adolescents sont particulièrement menacés.

Rappelons que, selon plusieurs sources médicales, environ 5 % de la population française est asthmatique, mais que ce chiffre monte à 11 % pour les enfants. De plus, près des trois quarts des enfants asthmatiques sont allergiques aux acariens.

Réduire les “nids à acariens”

Les premières mesures à prendre concernent le lit et la chambre (le lit réunit les conditions de vie idéales pour les acariens et les symptômes de l’allergique s’y aggravent) :

  • aérez la chambre chaque jour, un quart d’heure matin et soir ;
  • utilisez un sommier à lattes de bois (pas de sommier “tapissier”) ;
  • nettoyez les draps au minimum tous les 15 jours, à 60 °C (les acariens sont détruits à partir de 58 °C) ;
  • maintenez dans les chambres une température inférieure à 18-19 °C qui limitera leur développement (et celui des moisissures) ;
  • limitez l’humidité : pas de plantes vertes, d’aquarium ou d’humidificateur ;
  • évitez la présence d’animaux dans les chambres ;
  • éliminez moquettes, tapis, tentures et rideaux s’ils ne sont pas facilement lavables ;
  • passez l’aspirateur une fois par semaine, notamment à la périphérie et dans les recoins où la poussière a tendance à s’accumuler. Passez-le aussi régulièrement sur les lattes du sommier et sur le matelas.

Mesures de lutte complémentaires

Les matelas en laine et autres fibres textiles sont facilement envahis d’acariens. Les matelas en latex sont préférables, mais peuvent également leur servir d’abri.

Dans le cas d’allergies aux acariens diagnostiquées, il est conseillé d’utiliser des housses anti-acariens, qui enveloppent complètement le matelas, les oreillers ou les couettes. Les plus efficaces sont chères : elles doivent être assez fines pour retenir les allergènes des acariens (à partir d’un micron) tout en laissant passer suffisamment de vapeur d’eau pour ne pas compromettre la qualité du sommeil.

Laurent Van Asselt, spécialiste belge des acariens de l’association Habitat-Santé, recommande d’éviter les housses traitées anti-acarien imprégnées de perméthrine. Expert reconnu dans ce domaine, il dénonce l’absence de valeur légale et d’efficacité des labels “anti-acariens” des fabricants de matelas. L’usage régulier de l’aspirateur est selon lui plus important, de préférence doté d’un filtre dit HEPA qui rejette moins de poussières et d’allergènes (certains modèles, pas forcément plus chers, en sont pourvus). Les couvertures en laine doivent elles aussi être régulièrement lavées à 60 °C, ou passées au congélateur pendant 48 heures, de même que coussins, traversins, couettes et peluches.

Antoine Bosse-Platière

 

Les acariens mesurent moins de 0,5 mm et apprécient particulièrement les literies. 
Crédit

Livres de Terre vivante