Puceron de la tomate

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Depuis des années, ma compagne, qui souffre de la folie “tomatière” produit 500 plants de tomates de 30 variétés différentes dans nos deux serres, à 900 m d’altitude. Mais voilà, une nouvelle engeance est apparue : LE PUCERON ROUGE DE LA TOMATE. Il affectionne le chaud et sec des serres, se multiplie à vitesse grand V et résiste à tous les traitements. Au point que les plants à l’extérieur, malgré l’année 2021 marquée par le mildiou, avaient plus fière allure que les plants en serre… Sept traitements (dont avec savon noir, avec et sans huile de colza + macération de feuilles de rhubarbe) n’ont rien fait.
- Existe-t-il un traitement naturel efficace contre ces pucerons ?
- Où ces “amis” se planquent-ils pendant l’hiver ? Dans le sol superficiel ?
- Est-il utile de brûler tout le vieux paillage que l’on réutilise année après année ?
- Est-il opportun de désinfecter le sol des serres ? Et si oui, avec quoi ? Certains préconisent la chaux vive, mais ça me semble un peu fort de café. Un coup de chalumeau ?
_André Larivière, Saint-Pierreville (07)
Potager sauvage

La réponse de la rédaction

J’imagine que votre “puceron rouge de la tomate” est probablement l’une de ces espèces :

  • soit le puceron vert et rose de la pomme de terre (Macrosiphum euphorbiae), dont les colonies peuvent pulluler sous abri, notamment lors des périodes chaudes. Cet insecte homoptère piqueur-suceur de sève est originaire d’Amérique du Nord. C’est un puceron cosmopolite, de grande taille, polyphage (avec une préférence marquée pour les solanacées), nuisible à la fois par ses dégâts directs (piqûres, décoloration et déformation des tissus végétaux, réduction de croissance des plantes hôtes, miellat, fumagine) et ses dégâts indirects (vecteur de maladies à virus). Les individus peuvent survivre tout l’hiver ;
  • soit le puceron du tabac (Myzus persicae subsp. nicotianae), ravageur des cultures de tabac aux États-Unis et en Amérique du Sud. En France, il est également redoutable sur les solanacées cultivées sous abri comme la tomate. Ses dégâts sont assez semblables à ceux de Macrosiphum euphorbiae.

La règle de base est d’effectuer un vide sanitaire des abris après les dernières récoltes de tomates : arracher les pieds, ramasser et composter les paillages organiques, désherber les abords intérieurs des serres, laisser les portes et ouvrants ouverts, pulvériser un produit biologique d’origine végétale à base de pyréthrines, autorisé dans les jardins de particuliers (mention EAJ) : pyréthrines + huile de colza ou pyréthrines + azadirachtine A.

En période de culture, la meilleure solution pour réguler les populations en culture de tomates sous abri est de recourir à la lutte biologique par lâchers inondatifs d’auxiliaires prédateurs ; en complément, il est intéressant de capturer les pucerons ailés à l’aide de panneaux jaunes englués suspendus dans les serres au sein de la culture.

S’il s’agit bien de l’espèce Macrosiphum euphorbiae, les auxiliaires à utiliser sont les suivants, à utiliser dès l’observation des premiers pucerons :

  • larves de chrysope Chrysoperla lucasina ou Chrysoperla carnea ;
  • punaises Macrolophus pygmaeus.

Attention, pour préserver ces auxiliaires, il est important de ne pas traiter les tomates avec des produits pouvant les intoxiquer.

 

Jérôme Jullien

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