Un minimum de calcul est nécessaire si l’on souhaite affiner l’installation d’un poêle de masse. Vous trouverez sur Internet ces méthodologies, de la plus simple à la plus complète :
La méthode de calcul par coefficient G
Le G est le coefficient de déperdition volumique du bâtiment qui s’exprime en watt par mètre cube et par degré Celsius. Ce coefficient est très pratique d’utilisation mais peu fiable car il ne prend pas en compte la surface effective des parois, seulement le volume global…
Déperdition = G x V x ΔT
G : coefficient de déperdition globale (W/m3.°C)
• 0,65 W/°C m³ isolation norme RT 2005
• 0,75 W/°C m³ isolation norme RT 2000
• 0,9 W/°C m³ constructions après 1980
• 1,2 W/°C m³ constructions moyennement isolées
• 1,8 W/°C m³ constructions non isolées
V : volume du bâtiment (m³)
ΔT : différence de température entre l’intérieur (19 ou 20 °C) et l’extérieur (température de base hiver du lieu d’habitation)
La méthode de calcul par le coefficient Ubat
Cette méthode de calcul est relativement suffisante pour dimensionner un poêle à bois. Elle a l’avantage de prendre en compte la surface des parois en contact avec l’extérieur et pas uniquement le volume global. Elle intègre aussi les déperditions par renouvellement d’air.
Déperditions = Dp x (19 – T ext base)
Il faudra d’abord calculer la valeur de Dp qui est le coefficient de déperditions du bâtiment (W/K).
Dp = Ubat x Sdép + R x Vh
Ubat : représente la déperdition thermique totale moyenne d’un bâtiment (toutes parois) (W/m².K). Pour une précision optimale, ce coefficient se calcule pour chaque paroi, mur, bâti, etc.
Valeur empirique de Ubat :
• 0,3 : maison avec une isolation exceptionnelle
• 0,4 : excellente isolation sans ponts thermique
• 0,75 : maisons à isolation conventionnelle RT 2005 et réalisées entre 2007 et 2012
• 0,8 : maisons à isolation conventionnelle RT 2000 et réalisées entre 2001 et 2006
• 0,95 : maisons construites entre 1990 et 2000
• 1,15 : maisons construites entre 1983 et 1989
• 1,4 : maisons construites entre 1974 et 1982
• 1,8 : maison non isolée (murs, combles) et à menuiseries en simple vitrage
Sdép : somme des surfaces des parois [m²]
Vh : volume habitable de la zone traitée [m³]
R : coefficient fonction du type de ventilation
• VMC autoréglable : R = 0,2
• VMC hygroréglable : R = 0,14
19 : température de confort
T ext base : température extérieure de base du lieu d’habitation
Le calcul par logiciel
Avec un logiciel dédié ou un tableur détaillé, on peut renseigner les caractéristiques de chaque paroi (composition, orientation, vitrage, surface…) et donc les différencier. C’est la seule manière de caractériser précisément les déperditions d’un bâtiment non standard. Certains logiciels prennent en compte les apports solaires et l’inertie des parois, ce qui est un plus appréciable. Notons par exemple Thermexcel, qui est d’un excellent rapport qualité-prix, mais optimisé pour la climatisation.
Un logiciel sera d’autant plus précis qu’il utilise un fichier météo pour son calcul.
Attention, seuls les logiciels qui respectent les normes de calcul en vigueur donnent un résultat « certifié ».
DJU, DPE et consommations relevées
La méthode des DJU (Degré Jour Unifié) permet surtout de calculer les consommations car elle donne l’écart de températures moyen par jour entre l’habitat et l’extérieur, cumulé sur la période de chauffage. Elle peut aussi aider à estimer la variabilité de la puissance nécessaire en constatant le nombre de jours où cet écart est très marqué. Attention, c’est départemental : le microclimat local peut induire de sérieux écarts avec les moyennes.
Avec l’amélioration des DPE (Diagnostic de Performance Énergétique, obligatoire à la vente d’un bâtiment), ces résultats commencent à être utilisables pour se faire une idée des puissances de chauffe requises.
Il est aussi parfois possible de connaître sa consommation sur la base des factures de fourniture d’énergie, mais la part chauffage est souvent noyée dans l’ensemble des postes.
Bon à savoir
Une aide au calcul avec la carte des températures de base est consultable en ligne, par exemple sur le site Internet des associations Oxalis et Uzume : www.oxalis-asso.org et www.uzume.fr