Pesticides : de l’eau contaminée dans votre robinet ?

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Près de 2 % de la population française métropolitaine reçoit chez elle une eau contaminée. Une étude associant Générations futures et l’UFC Que choisir a relevé pour ce million de consommateurs et consommatrices des taux dépassant les normes maximales autorisées en pesticides, bactéries, arsenic, radioactivité ou sélénium. Les deux associations ont lancé une carte interactive et une pétition pour alerter et demander au gouvernement de remédier à la situation.
Pesticides : de l’eau contaminée dans votre robinet ?

K. Grabowskaa | Pixabay

« 98 % des consommateurs français ont eu accès à une eau conforme » à l’ensemble des critères sanitaires, ont affirmé Générations futures et l’UFC Que choisir dans leur analyse des pesticides dans l’eau du robinet entre 2019 et 2020, « une progression très significative par rapport à la précédente étude de 2017 ».  Les deux associations signalent néanmoins que près d’un million de personnes en France métropolitaine continuent de recevoir une eau contaminée, et ce, notamment en zone rurale et en montagne. Pollutions agricoles, faiblesse de capacités financières, manque de personnel, vétusté des réseaux de canalisation, mauvaise sécurisation des sources, ou encore défauts du traitement de potabilisation expliqueraient selon elles la présence en importante quantité de pesticides, nitrates, bactéries, bromates, arsenic, sélénium ou radioactivité dans les réseaux d’eau des petites communes et dans les zones de cultures intensives. Malgré tout, l’eau du robinet reste meilleure que l’eau en bouteille selon ces associations : impact environnemental, emballage plastique, coût en moyenne 65 fois plus cher que l’eau du robinet, certaines eaux minérales en bouteille contiennent également des taux plus élevés en fluor, magnésium, sulfates ou encore sodiums, « non recommandés pour une consommation quotidienne ».  

Une carte interactive et une pétition pour agir

L’étude s’accompagne d’une carte interactive en accès libre sur Internet permettant à qui le souhaite de vérifier la qualité de l’eau potable sortant de son robinet. Vous pourrez ainsi savoir, sur une échelle de “très élevé ”à “très faible” où se situe la conformité de votre eau par rapport aux 50 contaminants et paramètres physicochimiques définis par la réglementation. Les deux associations ont également relevé de grands écarts entre les différentes agences régionales de santé quant au nombre de molécules de pesticides et leurs dérivés analysés. « Alors que plus de 750 molécules sont susceptibles de se retrouver dans l’eau potable, seulement 206 sont en moyenne recherchées, avec d’inacceptables disparités locales », écrivent-elles. Aux extrêmes : l’Aisne, recherchant 12 pesticides, contre le Var, en recherchant 609, soit 50 fois plus !

Ainsi, une pétition a été lancée par Générations futures et l’UFC Que choisir demandant au ministère de la Santé « de définir le nombre minimal et la nature de pesticides à analyser ». La pétition appelle aussi à interdire la commercialisation de pesticides suspectés d’être des perturbateurs endocriniens : « À la différence des autres polluants dont on peut accepter la présence tant qu’elle est inférieure aux limites sanitaires, les perturbateurs endocriniens peuvent avoir de graves conséquences sur la santé à très faibles doses et devraient de ce fait être strictement interdits en application du principe de précaution. » Or selon l’étude, ce type de pesticides a été retrouvé dans plus du quart des analyses réputées conformes.

Si vous souhaitez plus d’informations et lire l’analyse complète, vous trouverez l’étude intégrale en suivant ce lien.
Vous pouvez également suivre ce lien pour trouver la carte interactive et ce lien pour accéder à la pétition. 

 

Madeleine Goujon

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