Deux contenants Dabba proposés à L’Impertinence, café coworking à Grenoble, l’adresse où l’aventure Dabba a commencé.
M. Goujon | Terre vivante
« Un ensemble d’articles en plastique provenant d’aliments et boissons à emporter domine largement les déchets mondiaux », concluait une récente étude sur les déchets marins publiée dans la revue scientifique Nature sustainability en juin dernier. Rien qu’en France, deux millions de repas à emporter sont consommés chaque jour. « Le nombre de commandes de repas en ligne (via les plateformes de livraison ou directement auprès des établissements) a connu un vrai essor », admet l’institut de données et d’études Kantar dans son bilan de mai 2021 : « 2,7 fois plus de commandes sur le début d’année 2021 vs l’an passé ! » Aubaine pour la restauration, mais pas vraiment pour l’environnement. Cette hausse de la livraison à emporter a également sonné le retour des emballages plastiques jetables et des déchets. Parce que même quand des enseignes proposent des emballages plus écologiques, “bio-conçus”, en carton ou “compostables”, ces produits, utilisés au bureau, dans les parcs ou chez soi finissent généralement dans la poubelle classique – non recyclés ou valorisés.
Comment continuer de consommer des plats à emporter sans générer autant de déchets ? Face à cette question que s’est posée Caroline Laubertie, fin 2018, une solution a émergé : des contenants réutilisables. L’idée de l’entreprise “Dabba” est alors née : « Le service de consigne s’est vite imposé comme une évidence pour Caroline, il suffit de faire du réemploi de vaisselle au lieu de la jeter », rapporte Marion Scapin, associée de Caroline. Dabba – en référence au système performant de livreurs de repas “Dabbawallah” à Bombay en Inde –, lancée fin mai 2020 à Grenoble, vise à « agir pour en découdre avec les emballages jetables à travers trois grands pôles d’activité, explique Marion, un pôle de location de contenant et de gestion de consigne avec un réseau de restaurateurs, un pôle de service logistique et de lavage, et un pôle d’accompagnement et de conseil, du pilotage de projet sur mesure de réemploi ou des formations et sensibilisations ».
Un dessert à emporter proposé par le restaurant L’Aiguillage à Grenoble.
| Dabba
Réduire à la source les déchets évitables
Concrètement, Dabba met à disposition des contenants en verre – made in France – réutilisables aux restaurants et commerces partenaires. Ces derniers proposent alors à leurs clients et clientes la possibilité de recourir à ces emballages réemployables, consignés à 5 €. Une fois utilisés et rincés, les consommateurs et consommatrices peuvent rapporter le contenant dans n’importe quelle enseigne du réseau Dabba : soit pour se faire rembourser les 5 €, soit pour reprendre un plat à emporter et découvrir ainsi une nouvelle adresse. Les enseignes se chargent alors du lavage des contenants pour par la suite les reproposer à d’autres personnes. Avec ses 70 restaurants et commerces partenaires, ce ne sont pas moins de « 30 000 emballages évités cette dernière année, sans compter les emballages où les personnes vont avec leurs Dabba dans des restaurants ou commerces non partenaires », conclut Marion. Dabba se propose ainsi de faire revivre les consignes de l’époque de nos grands-parents, mais adaptées aux modes de consommation actuels. Une application mobile est également en cours de création pour faciliter et fluidifier le service.
Si vous voulez en savoir plus, n’hésitez pas à suivre Dabba sur ses réseaux sociaux.
Madeleine Goujon