La division au jardin bio pour multiplier ses plantes

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À l’inverse du semis qui nous offre parfois la surprise de découvrir de jeunes plants à la ressemblance aléatoire, la multiplication végétative garantit la reproduction fidèle d’une variété choisie via un prélèvement sur le pied mère. La technique la plus connue, et la plus simple, est la division des touffes. D’autres méthodes méritent d’être expérimentées même sans grande expérience jardinière... Un véritable plaisir de reproduire des espèces que l’on aime et de les offrir à ses amis et voisins pour qui ils resteront un cadeau précieux de votre jardin.

Une technique de multiplication végétative : la division par séparation des drageons.
S. Lapouge
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Ces explications sont issues du livre Je multiplie les plantes du jardin de Brigitte Lapouge-Déjean et Serge Lapouge

Division de touffes

La méthode la plus simple et la plus sûre pour multiplier les vivaces consiste à les diviser. Encore faut-il en avoir direz-vous… Pensez toujours aux amis dont les jardins regorgent de merveilles !

On ne divise pas pendant la période de pleine végétation, mais plutôt au printemps, quand la plante démarre, ou à l’automne pour que les nouveaux plants s’enracinent avant les grands froids. Ne divisez que des plantes solidement établies.

Quand et pour quelles plantes ? 

  • Les légumes et aromatiques perpétuels : balsamite, ciboule, oseille, raifort…
  • Les plantes vivaces à système racinaire étendu en réseau : achillée, aster, boltonia, campanule, echinacea, géranium vivace, hémérocalle, helenium, helianthus, heliopsis, hosta, kniphofia, marguerite, nepeta, origan, phlomis herbacé, rudbeckia, salicaire, véronique…
  • Les graminées : achnatherum, calamagrostis, miscanthus, molinia, stipa…
  • Les arbustes et rosiers anciens et botaniques poussant en touffes.

Quand ? Printemps, début d’automne.

Méthode

Procédez sur sol humide. Commencez par soulever délicatement la touffe ou simplement une partie de la touffe à l’aide d’une fourche-bêche.


S. Lapouge |

Découpez à l’aide d’un couteau de jardin ou d’une bêche bien affûtée les plus belles pousses, c’est-à-dire celles de la périphérie. Faites-en plusieurs morceaux d’environ 10 × 10 (selon les espèces).

Replantez les parties conservées directement en pleine terre en ajoutant une poignée de compost par pied. Vous pouvez aussi diviser la plante en touffettes et rempoter celles-ci dans de petits conteneurs pour une mise en place plus tardive. Dans ce cas, vous rempoterez dans un mélange de 40 % de terreau de rempotage + 30 % de terre fine + 30 % de compost tamisé.

Il est nécessaire de diviser régulièrement certaines plantes comme les asters, eupatoires, helianthus, monardes… pour leur conserver un fort potentiel de floraison. Vous les diviserez donc tous les 5 ans en profitant de l’occasion pour jeter au compost l’intérieur des touffes qui ne produira plus rien.

Division des plantes de rocaille

Certaines plantes de rocaille ont une végétation suffisamment dynamique pour être divisées au lieu d’être bouturées. Ceci permet d’obtenir rapidement des plants plus forts, prêts à fleurir.

La meilleure période pour procéder varie un peu des vivaces classiques, car certaines de ces plantes se mettent en « sommeil » en été, après leur floraison, ce qui permet d’intervenir à ce moment-là. Par contre, la division automnale donne des résultats mitigés, car paradoxalement, même si elles sont d’origine alpine, les plantes de rocaille supportent mal le froid et l’humidité pendant le temps nécessaire à leur reprise. Si l’on divise à l’automne, on s’assurera de leur reprise sous serre froide.

Il faut également penser que ce sont des plantes de petite taille, donc il vaut mieux les rempoter en pots individuels après division afin d’éviter les écueils de la pleine terre (limaces, piétinement, arrachage lors du désherbage !). Elles seront mises en place une fois solidement enracinées.

Quand et pour quelles plantes ? 

  • Les petites plantes alpines, de rocaille, les vivaces naines : achillée, alchémille, alyssum, céraiste, campanule, gentiane, géranium vivace, gypsophile, polygonum affine, serpolet, tanacetum vulgare, véronique, violette…

Quand ? Printemps ou fin d’été.

Méthode

Préparez un mélange drainant de 40 % de terreau de rempotage + 20 % de terre fine + 20 % de compost tamisé + 20 % de vermiculite.


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Procédez sur sol humide. Arrachez doucement la touffe à l’aide d’une fourche-bêche ou d’un transplantoir sans secouer la terre. Mettez-le tout dans un cageot. Découpez autant de portions que nécessaire dans la touffe à l’aide d’un couteau de jardin.

Repiquez-les en caissette en pots individuels, tassez du bout des doigts et arrosez doucement.

 

 

Division par séparation des drageons

Un drageon est une nouvelle pousse, donc une nouvelle plante potentielle qui naît sur la racine de certaines vivaces, arbres et arbustes. Les arbres dits « envahissants » comme les robiniers ou les sumacs se propagent par drageons.

Récupérer des drageons pour les mettre à enraciner permet de créer très vite une petite pépinière à bon compte. On procède de préférence en dehors de la période de forte végétation, mais pour certaines fleurs vivaces particulièrement dynamiques comme les achillées, on peut procéder aussi en été du moment qu’on enlève les fleurs.

Quand et pour quelles plantes ? 

  • Fleurs vivaces : achillée, armoise, aster, boltonia, campanule, consoude, géranium, physalis…
  • Arbustes et rosiers anciens : berberis, cognassier du Japon, corête du Japon, cornus, framboisier, mahonia, lilas, spirée, symphorine, troène…
  • Arbres : ailante, bambous, broussonetia, cerisier, mimosa, noisetier, peuplier, pommier, prunier, robinier, sumac…

Quand ? Printemps, automne.

Méthode pour les herbacées

Prélevez de jeunes pousses en les « décollant » du sol à l’aide d’un transplantoir. Veillez à bien garder de la terre adhérente aux racines.


S. Lapouge |

Préparez des godets individuels et un mélange de 60 % de terreau de rempotage + 20 % de compost tamisé + 20 % de sable (ou vermiculite).

Repiquez-les, le collet juste au niveau de la terre.

Tassez avec deux doigts puis arrosez doucement.

Conservez sous serre froide. Ces plants sont prêts pour la mise en place un mois et demi après.

Attention

La faculté de drageonnement de certains arbres (ailanthe, sumac…) est telle qu’ils sont classés parmi les plantes invasives.

À méditer avant d’en multiplier.

Méthode pour les arbustes et rosiers

De nombreux rosiers botaniques et certains rosiers anciens, des arbustes et des arbres se multiplient de cette façon. Le meilleur résultat s’obtient au début du printemps, au gonflement des bourgeons. Vous pourrez replanter directement les nouveaux sujets en pleine terre.

Enfoncez une fourche-bêche près du drageon à séparer et soulevez-le, doucement, mais fermement jusqu’à extraire une racine suffisamment (sur 20 ou 30 cm) pour qu’elle soit coupée.


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Séparez le drageon du pied mère en sectionnant la racine puis replantez à l’endroit voulu en faisant un trou assez large. Recouvrez d’un mélange de 50 % de terreau de rempotage + 50 % de compost puis achevez de reboucher avec la terre. Retaillez les extrémités. Arrosez en cuvette.

 

Brigitte Lapouge-Déjean et Serge Lapouge


 

Si vous souhaitez plus d’informations sur le sujet, vous pouvez vous référer au livre Je multiplie les plantes du jardin de Brigitte Lapouge-Déjean et  Serge Lapouge

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