Des arbres qui résistent à l’altitude

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Chroniques pour une vie (un peu) plus écolo… Marie Arnould, rédactrice en chef du magazine Les 4 saisons, partage ses instantanés pour un quotidien en phase avec la planète, que ce soit au jardin ou dans sa vie de tous les jours.

Septembre, c’est déjà le moment de commander vos arbres chez les pépiniéristes. Si vous attendez trop, vous n’aurez pas le choix des variétés. Que planter si vous êtes en altitude ? Car, à la louche, environ 20 % du territoire français se situe au-delà de 500 mètres d’altitude. Donc l’objectif, c’est d’avoir des fruitiers qui ne souffriront pas trop du froid ? Le plus important, c’est de choisir des variétés à floraison tardive : si votre fruitier fleurit en mars ou en avril, les gelées nocturnes risquent de faire couler les fleurs. D’ailleurs, les arbres les plus sensibles au gel de printemps devront être plantés le plus au nord possible. Ça peut paraître contre-intuitif : a priori, on se dit qu’il faudrait le planter à exposition sud, pour qu’il bénéficie du soleil. Mais en fait, si votre fruitier est planté plein sud, il risque de fleurir plus tôt que s’il est planté dans un coin froid et donc de subir les gelées. C’est particulièrement valable pour les abricotiers et les pêchers.  

Allez, quelques conseils de variétés adaptées à plus ou moins 1 000 mètres. Pour les cerisiers : ‘Géant d’Hedelfingen’, très tardif ou ‘Tardif de Vignola’, qui nous vient du Piémont. Pour les poires, ‘Beurré Clergeau’, avec son gros fruit coloré de rouge au soleil. Ou la ‘Livre’, une poire savoyarde plutôt à cuire. Ou ma préférée, la ‘Louise Bonne’, une tardive elle aussi.  

Et pour les pommiers ? La délicieuse ‘Reine des Reinettes’ résiste bien. Moins connues, vous avez aussi ‘Eylau’, venue en Savoie avec les soldats de Napoléon, qui en plus résiste à la sécheresse ; ou ‘Pointue de Trescléoux’, une pomme de garde à garder avant de la déguster ; ou encore ‘Risoul’, une montagnarde un peu plus acidulée. 

Autre conseil : testez le “biricoccolo”. Le quoi ? On l’appelle aussi l’“abricot noir”, et on le trouve en Italie sur les étals sous le nom de “biricoccolo”. C’est un hybride d’abricotier et de prunier, qui mêle la saveur de l’abricot et la rusticité du prunier. La pépinière Sylve et Fruit, en Isère, à 800 mètres d’altitude, le propose comme substitut à l’abricotier, parce que ce dernier est souvent malade sous nos climats : en altitude, sa floraison est fragile et il ne donne qu’une année sur cinq. Le biricoccolo, lui, fleurit plus tardivement ; il est donc mieux adapté. Tout en gardant un bon goût d’abricot !  

Quant à la période de plantation, rappelez-vous qu’elle n’est pas nécessairement restreinte à la Sainte-Catherine, le 25 novembre – c’est jouable jusqu’à la mi-février, voire fin février. Pas quand il gèle à pierre fendre, bien sûr, mais la période de repos végétatif est le bon timing pour que les arbres reprennent bien. 

 Si vous souhaitez en savoir plus sur les fruitiers d’altitude, procurez-vous le n°264 des 4 Saisons, daté janvier-février 2024 !  

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