Créez un repair café | 32 actions pour la planète

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Les semeurs volontaires : « Changer le monde, une utopie ? Je, tu, nous, vous, ils,… Nous pouvons tous passez à l’action. Individuellement & collectivement. À Terre vivante nous pensons que nous sommes tous prêts à faire un pas de plus. Chacun choisissant le pas qu’il peut faire. Voilà pourquoi nous avons imaginé ce mouvement pour et avec vous ! » 32 actions pour la planète proposées par l'équipe Terre vivante.
Adieu film alimentaire, bonjour le couvercle à saladier ! | 32 actions pour la planète

Ce conseil est extrait du livre Réussir la transition écologique de Gregory Derville.

Créer un Repair Café est très facile : les investissements nécessaires sont très modestes, il n’y a pas besoin de beaucoup de matériel ni d’un grand local… En quelques mois seulement, vous pouvez passer de l’envie à l’inauguration.

Les questions importantes à se poser

Quels objets pourra-t-on réparer dans votre Repair Café ?

La liste peut être très longue et prendre l’allure d’un inventaire à la Prévert : des appareils électriques (mixeur, robot ménager, aspirateur, machine à pain, appareil à raclette, radio-réveil, lecteur CD, ordinateur…), mais aussi des outils, des ustensiles de cuisine, des jouets, du petit mobilier (par exemple un placard de salle de bains dont la fermeture à clé est cassée), des moyens de transport (bicyclette, rollers, trottinette…), des vêtements (comme un pantalon troué ou dont la fermeture Éclair est déchirée…). Il y a une multitude d’objets abîmés, usagés ou en panne qui peuvent passer sur la table d’opération d’un Repair Café au lieu de filer tout droit à la poubelle.

Les gros Repair Cafés, ceux qui ont des années d’expérience et/ou qui ont lieu dans des grandes villes, peuvent sans problème accepter l’ensemble de ces objets, et bien d’autres encore. Néanmoins, au démarrage, il faudra sans doute limiter la gamme des réparations possibles. Vous prendrez cette décision en fonction de vos moyens, du local et des outils qui seront à votre disposition, mais aussi, et surtout, du nombre et des compétences des réparateurs bénévoles sur lesquels vous pourrez compter. À tout le moins, vous pourrez choisir d’organiser des Repair Cafés “à thème” : un premier sur l’électronique, le suivant sur le petit mobilier, un autre sur les vêtements, un autre encore sur le petit électroménager…

Où allez-vous installer votre Repair Café ?

Dans l’idéal, celui-ci devrait remplir trois caractéristiques principales :

  • Être assez grand, ce qui permet de créer plusieurs espaces : un pour l’informatique, un pour le textile, etc.
  • Être connu d’un large public.
  • Être facile d’accès, ouvert à des personnes de tous âges, quelle que soit leur capacité de mobilité.

Beaucoup de lieux correspondent à ces trois critères : un local associatif, un centre social ou culturel, une salle des fêtes, une cour d’école… Le local peut être mis à disposition par une collectivité, par une association, par une entreprise, voire par un particulier. Aux beaux jours, vous pourriez même organiser une session de Repair Café dans un parc ou un jardin public. La légèreté du dispositif permet d’ailleurs aux Repair Cafés d’être itinérants.

Quel territoire votre Repair Café doit-il couvrir ?

Il est important de choisir un territoire restreint, pour profiter à fond des avantages en termes de convivialité, mais aussi parce qu’il y a déjà beaucoup de Repair Cafés sur tout le territoire, et parce que les objets à réparer sont souvent d’une valeur assez modeste : il y a donc très peu de chances que des personnes fassent un long trajet pour tenter de remettre en état un vieux grille-pain ou de recoudre un jean. Un Repair Café a une “zone de chalandise” qui n’excède guère une quinzaine de kilomètres en milieu rural, et dans une grande ville il est tout à fait possible d’en faire coexister plusieurs.

Comment trouver des experts bénévoles ?

Pour ouvrir un Repair Café, vous avez absolument besoin d’un groupe assez étoffé de personnes capables d’effectuer des réparations dans toutes sortes de domaines. Il peut s’agir de professionnels, de retraités (c’est très fréquent !), d’étudiants, d’apprentis… En tout état de cause, il faut que ce soient des gens qui ont envie de faire partager leur passion et de transmettre leurs savoir-faire en guidant et en conseillant les participants : ils doivent donc être non seulement expérimentés, mais aussi dotés de qualités pédagogiques. C’est encore mieux s’ils sont joviaux : on n’a pas forcément envie de venir dans un Repair Café si c’est pour se faire houspiller par un expert bougon. Mine de rien, il n’est pas si facile de rassembler une équipe de bons réparateurs !

Quels partenaires ?

  • Des collectivités (mise à disposition d’une salle, subvention, communication…).
  • Des associations (associations environnementales, associations culturelles ou de quartier, ressourceries, ateliers couture, ateliers vélo, association Zero waste…).
  • Des entreprises, des réparateurs professionnels, des grandes surfaces de bricolage (mise à disposition d’une salle, prêt ou don de matériel et d’outils, mise à disposition de salariés, communication…).

À l’origine du concept à Amsterdam, la Fondation Repair Café a créé un “kit de démarrage” destiné aux porteurs de projets, afin de les aider à configurer au mieux leur projet. Ce kit comprend notamment :

  • Un “dossier d’information” avec des conseils pratiques pour constituer un groupe de réparateurs experts, trouver un local et des outils, chercher des partenaires, rassembler des financements, générer de la publicité, garantir la sécurité, etc.
  • Le logo Repair Café en différents formats, à insérer dans la communication sur le projet.
  • Des affiches et des flyers pour communiquer auprès du public.

Par ailleurs, tous les Repair Cafés qui achètent ce kit de démarrage sont recensés sur le site Internet de la Fondation, et c’est un gain très appréciable en termes de visibilité, car tous les moteurs de recherche renvoient en premier vers ce réseau lorsqu’on tape les mots “Repair Café”. Ce kit ne coûte que 49 €, et c’est un investissement qui en vaut vraiment la peine. Il existe aussi des réseaux associatifs qui viennent en soutien aux jeunes projets, comme l’association Le Jardin des bennes en région Hauts-de-France.

 

Gregory Derville

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