5 fleurs qui favorisent la biodiversité

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Brigitte Lapouge-Déjean, paysagiste et spécialiste de l'ornement, nous suggère cinq fleurs annuelles pour à la fois favoriser la biodiversité et multiplier les floraisons et les couleurs.
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Le cosmos fleurit de juin à octobre.
Pieonane | Pixabay 

La centaurée

Robuste et sans chichi, la centaurée évoque le charme désuet des jardins de campagne. Semée au printemps, elle fleurit abondamment jusqu’au milieu de l’été sans nécessiter beaucoup d’attention et ses touffes opulentes attirent de nombreux auxiliaires utiles au jardinier. La variété la plus connue est la ‘Blue boy’, d’un bleu vif inimitable, mais on peut également opter pour des mélanges mêlant rose, violine et pourpre. Les associations sont multiples, notamment en mélange champêtre avec des nielles, eschscholtzia, coquelicots et nigelles, ou avec des dahlias qui prendront le relais quand la floraison des centaurées s’essoufflera. Dans ce cas, on les repique entre les souches de dahlias.

La centaurée, visitée par une abeille.

Conseils de culture : semez clair en caissette sous châssis froid en mars-avril et repiquez en godet un mois après. Le semis en pleine terre est possible en terre légère. La mise en place se fait jusqu’en mai. Un paillage et quelques arrosages au début garantiront une belle floraison.

Le coquelicot

Couleurs claquantes en livrée des champs ou habillé de pastel pour une version adoucie, le coquelicot vit de rien et apporte sa touche éphémère au jardin. Semé en tout début de printemps au pied des murets, le long des cheminements ou entre des vivaces un peu longues à prendre leur essor, il sera le premier feu d’artifice annonciateur de l’été. L’association bleuet-coquelicot est réputée accroître l’expansion de la faune auxiliaire.

Les pétales du pavot séduisent avec leur aspect léger et froissé.

Conseils de culture : le secret de la réussite du coquelicot tient dans le semis clair en place, si le sol est léger et chaud. Ailleurs, il faudra passer par le stade de la pépinière, exercice un peu plus délicat car il craint le repiquage : ce dernier doit être réalisé avec précaution, afin de conserver intact le pivot central (la racine). Une autre possibilité consiste à semer quelques graines en godet pour ne conserver que le plant le plus fort. Après la mise en place définitive, un paillage puis… place aux fleurs !

Le cosmos

Quand nous rêvons d’opulentes floraisons estivales pour boucher le sempiternel creux de la fin des premières vivaces de mi-juillet à septembre, le cosmos arrive à la rescousse. Plante presque idéale, il apporte le dynamisme de ses fleurs roses ou violines sans réclamer trop de soins. Vous l’installerez au jardin potager pour préparer une petite réserve de fleurs à couper, avec des rudbeckias, des asters et des dahlias. En mélange avec des vivaces peu gourmandes comme les gauras, il composera des bordures longtemps fleuries. Le maintenir sec en place à l’automne garantit un garde-manger aux oiseaux qui se régaleront de ses graines.

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Le cosmos fleurit de juin à octobre.

Conseils de culture : semé début avril sous serre hors gel, il se repique à la mi-mai quand les fortes gelées auront disparu. Une exposition ensoleillée, une bonne terre de jardin et des arrosages suivis sont le gage d’une floraison prolongée jusqu’à l’automne.

L’œillet d’Inde ou tagète

Sa très longue floraison en multitude de capitules orangés et son feuillage de dentelle odorante ont fait de l’œillet d’Inde le compagnon idéal des potagers coquets. Qui mieux que lui fait le tri des insectes à la place du jardinier ? Attirant les plus utiles, repoussant les autres, il passe l’été sans piquer du nez, même en cas de fortes chaleurs. Les variétés ‘Roses d’Inde’ servent à compléter les bouquets et les tagètes miniatures comme ‘Gnom’ forment de ravissantes bordures, alliés aux basilics et à la camomille.

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Idéal au bord du potager, l’œillet éloigne les limaces.

Conseils de culture : semez-le en avril sous châssis froid, en veillant à éloigner les limaces et repiquez en mai dès que les gelées sont finies. Il profitera de l’arrosage du potager et vous demandera juste d’ôter ses fleurs fanées jusqu’en septembre. L’automne venu, les chardonnerets viendront piller ses graines.

La vipérine annuelle

Jolie sauvageonne originaire du Portugal, la vipérine annuelle ou echium plantagineum se rit des restrictions d’eau et des sols médiocres. La variété ‘Bleu bedder’, au bleu enchanteur, nourrit tout l’été papillons, insectes auxiliaires et pollinisateurs. Vous l’associerez aux arbustes et aux vivaces de terre sèche ; c’est également une bonne compagne pour les rosiers, dont elle assure la continuité du fleurissement.

La vipérine, une sauvageonne originaire du Portugal

La vipérine n’a besoin que de très peu de terre et pousse facilement en sol caillouteux.

Conseils de culture : elle se sème soit en place en terre légère en avril, soit sous serre froide en mars. Les plants se repiquent en pot individuel au stade deux vraies feuilles (en respectant le pivot), puis sont mis en place au jardin fin avril-mai. Ensuite, sa croissance se rapproche de celle de la vipérine sauvage : peu de soins nécessaires après le paillage, un arrosage occasionnel suffit.

 

Brigitte Lapouge-Déjean