Testez les succédanés de café !

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Chroniques pour une vie (un peu) plus écolo… Marie Arnould, rédactrice en chef du magazine Les 4 saisons, partage ses instantanés pour un quotidien en phase avec la planète, que ce soit au jardin ou dans sa vie de tous les jours.

Les Français consommeraient 3,4 kg de café par an en moyenne. Or le café a une empreinte carbone non négligeable. Le caféier est une espèce tropicale, cultivée en Amérique latine, Afrique de l’Est ou Asie du Sud-Est. Il fait donc des milliers de kilomètres pour venir jusqu’à nous, sans compter que la plupart des producteurs de café utilisent de nombreux intrants chimiques pour traiter leurs plantations, et ont largement recours à la monoculture, qui appauvrit les sols. Sans parler de la déforestation : on coupe des forêts pour planter des caféiers.  

Au final, une étude a montré que l’empreinte carbone du café représenterait près de 5 kg de CO2 par kilo de café avant torréfaction. Et là, je ne parle que du café, et même pas des capsules à usage unique, en général non recyclables : un non-sens écologique total ! 

Bon mais alors que faire ? Certains, comme Barnabé Chaillot, Youtubeur passionné par les énergies renouvelables et l’autonomie alimentaire, ont tenté le “chafé” : un café de châtaignes. Barnabé Chaillot en fait de la farine. Et accidentellement, un jour, il a torréfié cette farine un peu plus qu’il ne voulait, et il s’est retrouvé avec une poudre qui avait l’aspect d’un café lyophilisé… 

Ni une ni deux, notre Géo Trouvetou a tenté le coup : une cuillère en poudre de farine de châtaignes torréfiée dans une tasse d’eau chaude et… surprise, il a obtenu une boisson à la saveur amère et une pointe d’acidité, comme le café, et légèrement sucrée, comme la châtaigne, qu’il a baptisée “chafé”. À la rédaction des 4 saisons, on a testé, et c’est pas mal !  

En fait, quand on creuse, on se rend compte que les succédanés de café sont pléthore. À commencer par la chicorée que plein de gens boivent encore : c’est la racine de chicorée – une salade un peu amère, pour ceux qui ne sont pas jardiniers –, que l’on torréfie. Les anciens se rappellent aussi le café d’orge – à une époque, mon père en buvait tous les jours à 11 heures. D’autres encore torréfient les racines de pissenlit – pas si incongru puisque la chicorée est aussi une racine. D’autres des figues ou des glands, voire des lentilles ! La clé, c’est la torréfaction au four pendant une heure, entre 130 et 180° C, pour faire monter l’amertume. Ensuite on moud et on en met environ une cuillère à café par tasse.  

On en a essayé plusieurs cette année à la rédaction des 4 saisons cet hiver. Châtaigne, figue, racines de pissenlit… Les avis étaient partagés, mais concluants. À vous de tester !  

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