Pesticide dans le voisinage

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Chaque année, vers la mi-mai, plusieurs dizaines d'abeilles et bourdons viennent mourir dans mon jardin, sur une à deux journées. Par la suite, plus aucun pollinisateur (autre que des papillons) ne sera visible par chez moi. Je les retrouve sur le dos, battant des ailes comme des fous. Si on les remet sur pattes, ils se lavent frénétiquement en perdant l'équilibre. Quelques heures plus tard, ils sont tous morts.
J'ai enquêté dans le quartier, et il semblerait que cela corresponde à l'épandage d'un pesticide par un agriculteur pas loin. J'en ai parlé à la mairie, qui m'a dit de contacter la chambre d'agriculture, qui elle-même m'a demandé de contacter les eaux et forêts, qui n'ont jamais répondu. J'ai contacté Pollinis, en ai parlé aux apiculteurs du coin, personne ne semble en mesure de faire quoi que ce soit.Alors voilà, si vous saviez qui je pourrais contacter ou que faire pour éviter une nouvelle hécatombe cette année, je suis preneuse. J'ai pris des vidéos l'an passé pour preuve, mais je ne sais pas quoi faire de plus... Aurélie Garcin, Chérisy (28)
Potager sauvage

La réponse des 4 saisons

Il n’est pas facile de vous aider dans ce cas qui vous occupe.

Quand vous dites que la chambre d’Agriculture vous a dit de contacter les Eaux et Forêts, c’est plutôt vers la DRAF (direction régionale de l’agriculture et de la forêt) qu’ils vous ont orientée ? Ou vers la section agriculture de votre DDT (direction départementale du territoire) ? Parce que l’ONF (Office national des forêts, nom actuel des anciennes Eaux et Forêts) ne pourrait pas grand-chose pour vous. Même si vous l’avez déjà fait, je vous conseille de vous adresser encore une fois à la DDT. Il faut absolument que l’administration française se rende compte des impacts qu’ont les pesticides, et que la population leur fasse remonter son mécontentement. Peut-être ne répondront-ils pas, mais si tout le monde faisait comme vous, ça ferait bouger les mentalités de l’administration. N’hésitez pas non plus à harceler la chambre d’agriculture ; ce sont le plus souvent des bastions de l’agriculture intensive, mais à force d’être sollicités par des gens que des mortalités d’insectes dérangent, ils vont se rendre compte qu’il faut qu’ils évoluent.

Je pense aussi qu’il faut que vous vous fassiez aider par une association de protection de l’environnement locale, seule, vous risquez de vous épuiser et de vous décourager. Si vous n’en connaissez pas, contactez FNE (France Nature environnement) pour localiser l’association la plus proche de chez vous. Sollicitez le groupe le plus proche de l’association Nous voulons des coquelicots. Écrivez à l’association Générations futures. Ces deux associations sont en pointe sur la lutte contre les pesticides.

Ce serait bien aussi de voir si vos voisins constatent la même chose, et si vous pouvez être plusieurs à enquêter et à écrire. Ce sera moins décourageant d’être à plusieurs !

Je ne vous le cacherai pas : je ne vois pas de conseil miracle qui vous permettrait de résoudre la question d’un seul coup d’un seul. Un agriculteur a le droit d’épandre des produits autorisés sur ses parcelles. Cela risque d’être un combat à long terme. Mais c’est important, primordial même, que des gens comme vous fassent entendre leur voix, même s’ils ne sont pas écoutés tout de suite. Vous contribuerez ainsi à faire changer les esprits petit à petit.

N’hésitez pas à nous tenir au courant !