Maison en bois : l’avenir énergétique

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D'après une étude réalisée par Codifab, en juin 2019, la construction en bois commence à gagner des parts de marché. En effet, malgré un démarrage difficile, l'enquête a dévoilé une hausse significative de la construction en bois pour les maisons individuelles pour l'activité 2018 (+20 % pour le secteur diffus et +49 % pour le secteur groupé). De plus, les entreprises présentes sur ce marché disposent d'activités diversifiées et d'une professionnalisation croissante. Véritablement, le bois reste un matériau d'avenir, en particulier l'ossature bois.
Rondins de bois d'une maison (gros plan)

Le bois, un matériau unique

Le bois est souvent perçu comme un matériau de construction moins sécurisant que les solutions standardisées. Il est également assimilé à un produit de rêve, bien trop coûteux. Ces idées reçues s’estompent pourtant peu à peu, tant les atouts du matériau bois sont nombreux. On dit de lui qu’il est : renouvelable, recyclable, et écologique (quand il est issu de forêts dont la bonne gestion est certifiée). De plus, il stocke du dioxyde de carbone  (1 m3  de bois est équivalent à 1 tonne de CO2). Esthétique et chaleureux, il se prête à toutes sortes de transformations. Mais encore, il reste 12 fois plus isolant que le béton, et 350 fois plus que l’acier. C’est pourquoi, en 2018, pas moins de 2 080 entreprises étaient déjà engagées sur ce marché d’avenir (source : Enquête nationale de la construction bois).

La maison en bois est souvent associée au chalet de bois massif, typique des zones montagnardes alpines. La technique d’assemblage des rondins, ou fuste, est économique. Elle est également intéressante dans les régions forestières où ce type de construction est traditionnel. Elle se développe surtout avec des pièces de bois usinées, de manière à améliorer l’isolation et l’étanchéité à l’air. On trouve aussi, et depuis seulement quelques années, des parpaings de bois.

Ossature, isolants, panneaux…mille usages

Aujourd’hui, la technique de construction qui se développe le plus est l’ossature bois. On y associe différents types de panneaux, dérivés du bois, pour assurer la rigidité (par exemple : panneaux OSB rigides pour le contreventement) et l’isolation (panneaux souples en fibre ou laine de bois), puis des lames pour le bardage extérieur. Mais l’ossature bois porteuse permet d’utiliser de nombreux autres matériaux, comme par exemple du chanvre (chanvre banché ou briques de chanvre), des bottes de paille, ou des isolants légers en vrac ou en rouleaux, en remplissage entre des panneaux rigides .

Le bois est en outre un matériau très agréable à travailler et qui se prête bien à des formules économiques d’autoconstruction assistée. En revanche, mieux vaut faire appel à un charpentier expérimenté pour l’ossature et la charpente.

Séchage et traitements : des efforts à faire

La filière bois française va, cependant, devoir corriger certaines insuffisances. Notamment, améliorer les techniques de séchage des bois d’œuvre (pour réduire fentes, déformations et retrait liés à un séchage trop rapide), utiliser davantage d’essences naturellement durables (mélèze, douglas, châtaignier, chêne, robinier…), et surtout, développer des procédés de préservation non chimiques. Le bois et ses produits dérivés, notamment les panneaux, sont encore bien trop souvent une source importante de pollution intérieure. Quelques composants : formaldéhyde utilisé dans les colles (son usage est heureusement en forte régression), fongicides et insecticides, solvants des lasures, peintures et vernis… Il faut donc exiger des bois non traités, et utiliser les solutions alternatives, nombreuses aujourd’hui : essences naturellement durables, traitements thermiques (bois rétifié, oléothermie…), lasures, peintures et produits à base d’ingrédients naturels non polluants (en vente chez les distributeurs spécialisés).

Antoine Bosse-Platière

 

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