Et si l’avenir de notre planète commençait par notre assiette ?

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S’engager pour la planète, proposer des solutions pour l’avenir… Entre coups de cœur et coups de griffes, des auteurs, autrices, acteurs et actrices de Terre vivante prennent la plume et livrent leur vision sur un thème qui les touche particulièrement. Carole Ibrahima, autrice de Maman, je ne veux plus manger de viande, témoigne ici de la transition culinaire que sa famille a vécue. Et comment, de l’assiette à la consommation globale, les jeunes contribuent à faire changer les mentalités.
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La question n’est pas de culpabiliser ni d’imposer à chacun un régime végétarien mais de prendre conscience qu’en diminuant sa consommation de protéines animales, on crée un impact positif sur notre capital santé et notre planète.

Les repas en famille ont une grande place dans notre vie. Ce sont des moments chaleureux où partage et plaisirs gustatifs sont au centre des repas. J’ai toujours aimé cuisiner. Ma mère m’a transmis cette passion et je l’ai fait à mon tour avec mes deux filles. Quand l’une d’elles a émis le souhait de ne plus manger de viande, j’ai d’abord pris peur, je l’avoue. Si elle ne mangeait plus de viande, qu’allait-elle manger ? J’en rigole maintenant mais c’est vraiment la question que je me suis posée à l’époque car je fais partie d’une génération qui en mangeait à chaque repas. Elle n’avait que neuf ans et était en pleine croissance. Mais sa demande s’est faite de plus en plus pressante et nous l’avons aidée dans cette transition culinaire. Sa sœur est également devenue végétarienne quelques années plus tard.

DU SCEPTICISME À L’ATOUT SANTÉ

Cuisiner végétarien est bien plus simple qu’on ne l’imagine, au final. En changeant quelques habitudes bien ancrées, chacun peut se régaler d’une assiette riche de saveurs et bonne pour la santé ! Au début, mon mari, gros mangeur de viande, était plus que sceptique. Mais il a vite ressenti de nombreux bienfaits. Sur sa digestion en premier lieu, qui était souvent difficile après un repas carné mais aussi sur la qualité de son sommeil ou la forte diminution de son taux de “mauvais” cholestérol car il faut savoir qu’un régime végétarien réduit de presque 30 % le taux de LDL cholestérol (le “mauvais”). De nombreuses études ont d’ailleurs démontré que ce régime avait de nombreux bienfaits sur notre capital santé : diminution des maladies cardiovasculaires (hypertension, infarctus, accident vasculaire cérébral), du diabète, du surpoids et de l’obésité, réduction des graisses saturées… Alors, la question n’est pas de culpabiliser ni d’imposer à chacun un régime végétarien mais de prendre conscience qu’en diminuant sa consommation de protéines animales, on crée un impact positif sur notre capital santé.

ASSIETTES RECOMPOSÉES

Et pour ce faire, composons nos assiettes de moitié de légumes et de fruits, d’un quart de céréales complètes (blé, riz brun, sarrasin, boulgour, quinoa, avoine… le quinoa est une excellente source de protéine végétale avec un apport d’environ 15 % de protéines), et d’un dernier quart de protéines végétales telles que les légumineuses (fèves, haricots secs, lentilles, pois cassés, pois chiches, soja) et/ou d’oléagineux (amandes, avocat, noix, noisettes, noix de cajou, pistache, olives, sésame, tournesol, chia,…), ainsi que de bonnes huiles (olive, coco, noix, lin, colza, sésame, avocat…).

On ne se prive pas de légumes à feuilles vertes comme le brocoli, les épinards ou le kale. Et pour une meilleure absorption du fer, on ajoute du citron à nos plats ou vinaigrette. Enfin, bonne nouvelle pour les amoureux de cacao, son taux de protéines est de 20 g environ pour 100 g ! Le choix est donc vaste pour se faire plaisir sans protéine animale.

Notre consommation de viande a donc un impact sur notre santé mais également sur notre planète. En effet, la production de viande, notamment celle de bovins, non seulement nécessite des coûts de production importants (machines, alimentation, eau…) mais émet d’importants gaz à effet de serre responsables du réchauffement climatique. Donc en réduisant sa consommation de viande, chacun participe à préserver notre planète, en plus de la souffrance animale qui est évitée. Notons que l’abattage des animaux sans aucun étourdissement, une pratique particulièrement barbare, est d’ailleurs toujours autorisé en France…

LES JEUNES PRÊTS À CHANGER

Nous ne pouvons plus dire que nous consommons sans savoir. Informer sans forcer, sans obliger mais en éveillant les consciences et en créant du lien. 

Une grande partie de la nouvelle génération a pris conscience de tous ces enjeux, notamment via les réseaux sociaux, dont les associations comme L214, connue pour ses reportages chocs dénonçant l’horreur des abattoirs, se sont emparées pour ouvrir les consciences. Nous ne pouvons plus dire que nous consommons sans savoir.
La population, de plus en plus jeune, se sent concernée et réalise l’importance de changer ses habitudes. Que ce soit en lien avec notre alimentation mais également notre façon de consommer en règle générale (vêtements, produits locaux, moyens de transports…). Certains s’investissent, militent dans diverses associations (L214, Peta, One Voice, Sea Shepherd, WWF, etc.) pour un monde plus respectueux des animaux et de l’environnement. Tous pour des raisons différentes (éthique, religieuse ou à titre purement personnel…). Mais ils ont compris qu’il faut changer les mentalités. Et qu’il est primordial de comprendre tous les enjeux de notre consommation, quelle qu’elle soit. Informer sans forcer, sans obliger mais en éveillant les consciences et en créant du lien. Car ce n’est qu’ainsi que l’on pourra changer les mentalités. Et si on peut le faire grâce à une délicieuse assiette végétarienne saine et gourmande, pourquoi s’en priver ?

 


Et si l’avenir de notre planète commençait par notre assiette ?Carole Ibrahima est illustratrice, styliste culinaire et sophrologue. Quand sa fille de 9 ans lui a fait part de son désir d’arrêter la viande, elle a mené une enquête approfondie et révolutionné sa cuisine pour trouver les solutions gourmandes et sans carences. Dans Maman, je ne veux plus manger de viande, elle propose 50 recettes sans viande et tous les conseils d’une maman à la base carnivore.

 

Titwane |

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