Suie au jardin ?

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J'avais vu les anciens mettre la suie de bois après le ramonage comme engrais dans le jardin. Je n'ose pas le faire car la suie semble très chargée en goudrons qui sentent très fort. Cette pratique ne nuirait-elle pas aux plantes ? Jean-Luc Basset, Noyarey (38)
Potager sauvage

La réponse des 4 saisons

J’ai entrepris quelques recherches quant aux utilisations de la suie au jardin, recherches assez peu fructueuses…

Voici toutefois ce que j’ai pu en retirer :

  • les suies sont classées dans le groupe des cancérogènes certains pour l’humain (groupe 1) par le Centre international de recherche sur le cancer : à manipuler avec beaucoup de précautions donc : masque, gants et vêtements couvrants ;
  • sur des forums sur internet, j’ai lu des conseils de jardiniers employant la suie de cheminée comme engrais au jardin, notamment pour les rosiers. Certains l’épandent telle quelle, d’autres en font une « infusion » en l’enfermant dans un sac immergé dans de l’eau avant de verser ce filtrat au pied des plantes. Dans mon ancien village, un habitant m’avait dit arroser ses cassissiers avec de l’huile de vidange (!) qui leur était très bénéfique (croissance fulgurante) – je vous dis cela car suie et huile minérale sont des hydrocarbures et les effets décrits dans ces deux cas se ressemblent. J’insisterai donc sur le premier point évoqué : la toxicité pour les humains – et pour d’autres espèces sans doute. J’ajoute qu’en l’absence d’études fiables démontrant l’absence de migration d’éléments toxiques (composés soufrés, HAP – hydrocarbures aromatiques polycycliques, dont benzène, toluène, dioxines…), je ne m’y risquerai pas sur des plantes comestibles ;
  • ceci étant dit, la culture sur brûlis existe de longue date, bien que je la condamne sans appel : la suie n’empêche pas les cultures de pousser, selon toute vraisemblance…
  • enfin, il serait possible de la transformer – mais par quels procédés ? – en enduit anti-fongique, anti-bactérien pour du bois destiné à l’extérieur, tels que des piquets (quelque chose entre le goudron de Norvège et la créosote)… mais au vu de la toxicité de ces matières, permettez-moi de vous en décourager !

En conclusion, peut-être pouvez-vous épandre cette suie – avec les précautions déjà dites et en l’absence de vent ! – au pied d’arbres ou d’arbustes ornementaux, d’une haie, de massifs floraux, à faible dose (sur une grande surface). Idem pour le compost : son action fongicide et bactéricide me semble fort peu susceptible de le stimuler !
Nous espérons vous avoir aidé. N’hésitez pas à nous faire part de vos retours d’expérience en la matière, nous en sommes friands !