Vélos, trottinettes, voitures, scooters : les transports partagés en expansion en Europe

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Plus de véhicules disponibles et plus de trajets enregistrés : c’est le boom des vélos, trottinettes, voitures et scooters partagés en France et en Europe, selon les baromètres 2020 et 2021 de la mobilité partagée de l’entreprise Fluctuo.
Vélos, trottinettes, voitures, scooters : les transports partagés en expansion en Europe

Service de vélos partagés à Lyon.
C. Barbalis
 | Unsplash

« Près de 40 millions de déplacements utilisant la mobilité partagée au deuxième trimestre 2021 » au niveau européen ont été relevés par l’agrégateur de données Fluctuo, « soit près de 70 % de plus qu’au premier trimestre ». En comparaison avec mars 2021, le mois de juin a vu le nombre de véhicules disponibles augmenter de 15 % et les trajets de 76 %. Vélos, trottinettes, voitures et scooters partagés, parqués dans des stations dédiées ou en “free floating” – en libre-service sans borne –, ces modes de transports partagés sont en nette croissance en Europe. Selon le baromètre européen, un rapport trimestriel qui compare l’offre de mobilité partagée dans 16 villes européennes de diverses tailles dont Paris et Bordeaux, les fournisseurs de ce type de services ont « tenu le coup durant les mois de restrictions dus au Covid-19 ».

Et en France métropolitaine ?

Selon le bilan français 2020 de la même entreprise, publié début 2021, l’offre est également « en plein essor », avec 5 % de véhicules supplémentaires sur l’année, comptabilisant quelque 80 millions de trajets. Grèves SNCF et RATP ont conduit à une utilisation plus intense de cette mobilité partagée, alors que le premier confinement avait provoqué un « arrêt quasi-total de l’activité ». Selon l’agrégateur, 85 % des villes françaises de plus 100 000 habitants offriraient ce type de mobilité. Comme en Europe, le vélo arrive en tête de ligne en France, représentant 73 % des trajets en transports partagés devant les trottinettes à 16 % – les services de vélos en station et les trottinettes comptant néanmoins pour près de 80 % du total de l’offre disponible.

Pourquoi cette utilisation accrue ? 

Bien que cette tendance ne date pas seulement du début de la crise sanitaire, le confinement et le recours généralisé au télétravail ont tout de même une part à jouer dans les pratiques des Français et Françaises en termes de mobilité : pour l’Observatoire société et consommation, « la mobilité en proximité a induit une hausse de la marche et du vélo », de même que le recours privilégié aux transports individuels pour éviter ceux collectifs. « 60 % des 18-24 ans considèrent que les déplacements contribuent “beaucoup” à la dégradation de l’environnement », quand « 89 % des Français se disent préoccupés par la crise environnementale », indiquent la Fondation Nicolas Hulot pour la nature et l’homme et Wimoov, une association pour la mobilité inclusive. Selon leur étude sur les mobilités de quotidien 2020, « l’aspiration au changement vers une mobilité durable progresse, 38 % des automobilistes pensent réduire leur usage de la voiture d’ici dix ans ». L’étude rappelle cependant que les Françaises et les Français ne sont « pas tous égaux en matière de mobilité », et, à côté des freins économiques s’ajoutent également l’absence de choix, notamment dans les communes isolées. Comme le relève l’Observatoire des mobilités émergentes, le vélo en particulier reste « encore cantonné aux zones urbaines ».

Si vous souhaitez en apprendre davantage sur la mobilité partagée, vous pourrez trouver l’étude européenne complète en suivant ce lien, et celle française en suivant ce lien.

 

Madeleine Goujon 

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