Ce petit papillon gris brun, dont la longueur ne dépasse pas 20 millimètres, est la terreur des arboriculteurs, l’ennemi numéro un des producteurs de pommes et de poires. Il s’attaque également au cognassier, au noyer, à l’abricotier et parfois au pêcher. Si le papillon ne vous dit rien – il est très discret et vole au crépuscule – vous ne pouvez pas ignorer sa progéniture, ayant forcément eu un jour ou l’autre la désagréable surprise de mordre dans un fruit véreux, dérangeant un occupant indélicat qui creuse de nombreuses galeries et laisse traîner ses déjections partout. Le point de pénétration de la larve n’est pas toujours visible : il se trouve souvent au contact de deux fruits, d’un fruit et d’une feuille ou encore dans la cavité de l’œil, sous le fruit (c’est notamment le cas de la poire, sa peau étant plus dure au stade où se produisent les attaques). La larve se dirige alors en spirale vers le cœur et s’attaque aux pépins, provoquant le mûrissement et la chute prématurée du fruit. Ce ravageur étant prolifique, les dégâts peuvent être très importants.
Cydia pomonella, plus connu sous le nom de carpocapse, est un microlépidoptère de la famille des tordeuses. Les ailes de l’adulte sont striées de différentes nuances de gris – un excellent camouflage – avec une large tache brune caractéristique. La chenille passe par cinq stades successifs durant sa croissance dans le fruit, pour atteindre environ 20 millimètres de long. Sa couleur est d’abord blanchâtre, puis tire vers le rose crème, avec une tête brun foncé. Un de ses cousins, Cydia funebrana, le bien nommé, fait également de terribles ravages dans les pruniers.
Le carpocapse hiverne à l’état de larve dans un cocon blanchâtre dissimulé dans les anfractuosités de l’écorce ou dans divers abris au niveau du sol, parfois aussi dans les caisses ou le local de stockage.
Les chenilles se transforment en chrysalides, puis les papillons apparaissent, de début avril à juin selon les régions. Leur sortie s’échelonne sur un ou deux mois, mais ensuite tout va très vite.
Si les conditions climatiques sont favorables, ils s’accouplent aussitôt et la ponte peut commencer dès le lendemain. Et quelle ponte ! Chaque femelle dissémine entre 50 et 100 œufs sur les feuilles ou les fruits. L’éclosion des jeunes larves a lieu en moyenne au bout de quinze jours. Elles mesurent à peine 1,5 millimètres de long et se déplacent dans l’arbre à la recherche d’un fruit. C’est le stade dit “baladeur”, qui dure un jour ou deux, pendant lequel les larves sont assez vulnérables.
La suite se passe à l’intérieur du fruit, dans lequel la larve creuse sa galerie en spirale qui la rapproche de la zone à pépins, où elle va progressivement presque tout dévorer. Parvenue au terme de son développement, elle sort du fruit et cherche un abri pour tisser son cocon, généralement dans les fentes du tronc ou des grosses branches. Certaines entrent alors en diapause jusqu’au printemps suivant, mais d’autres se nymphosent à nouveau et le cycle recommence. Cette deuxième génération, avec des pontes à partir de mi-juillet, peut faire encore plus de dégâts. Elle est même parfois suivie d’une troisième génération dans le Midi.
Comme toujours, prévention d'abord.
Deux moyens permettent d'éliminer les larves lorsqu'elles cherchent un abri pour installer leur cocon dans les fentes du tronc :
Pour les larves tombées au sol, quelques poules feront un excellent nettoyage, mais le problème est de les empêcher de s'installer dans le potager.
Indispensable pour lutter efficacement contre ravageurs et maladies
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